Violences dans le football amateur : faut-il des sanctions plus sévères ?

Les agressions verbales et physiques sont monnaie courante dans le football amateur. Chaque week-end ou presque des actes de violence sont à déplorer lors de matches. Les arbitres sont très souvent en ligne de mire. Alors comment endiguer ce fléau ? Faut-il durcir les sanctions ?

Plus de 10 000 incidents, agressions verbales ou physiques lors de matches amateurs sont enregistrés chaque année par l'Observatoire des comportements mis en place par la Fédération Française de Football. Ce bilan déjà trop important ne reflète toutefois l'exacte réalité puisqu'il n'est établi qu'à partir des déclarations des ligues et des districts. On peut donc imaginer que les problèmes sont beaucoup plus nombreux. 

Arbitres en première ligne

Injures, menaces, crachats et parfois des coups... 4 agressions sur 10 sont commises à l'encontre des arbitres (près de 5000 incidents durant la saison 2016-2017). Morgan Dufils a par exemple été victime d'une agression lors d'un match de 3ème division de district en Haute-Saône en novembre dernier. Lors de la rencontre entre Conflans-sur-Lanterne et Breuches-lès-Luxeuil, un joueur qui contestait un carton jaune l'a violemment empoigné par le cou. 

Le jeune arbitre très choqué par cette agression vient seulement de remettre ses crampons et de reprendre du service. Pour lui, il n'était pas question de tourner le dos à sa passion.

S'arrêter après avoir subi une chose comme ça c'est donner raison aux personnes qui font ces gestes-là. Je n'accepte pas et ça ne me fera jamais baisser les bras.

L'auteur de l'agression vient pour sa part d'être lourdement condamné non seulement par la commission de discipline du district mais aussi par la justice. Il a écopé de 10 ans d'interdiction de stade mais aussi de 6 mois de prison ferme. Cette condamnation montre que les tribunaux prennent très au sérieux les actes de violence sur les terrains de football. 

La radiation à vie ?

Face à cette violence, la question de la radiation à vie des stades fait débat. Après un nouveau cas de violences graves commises récemment à la fin d'un match de foot amateur à Panazol en Haute-Vienne, le Président de la Ligue de football de Nouvelle-Aquitaine a lui clairement pris position et réclamé un renforcement des sanctions.

Ce que l'on aimerait obtenir des commissions de discipline, c'est que l'on puisse avoir des radiations à vie pour des faits graves et des faits graves pour nous c'est de frapper violemment un arbitre".

Même revendication du côté du syndicat des arbitres de foot. Le syndicat réclame depuis plusieurs années la radiation à vie pour les auteurs de coups à l’encontre du corps arbitral. 

Sanctionner mais aussi sensibiliser dès le plus jeune âge

Les clubs doivent également jouer un rôle primordial dans la lutte contre ces violences. Eux aussi doivent se montrer ferme et sanctionner, sous peine d'une amende, comme le réclame certains acteurs du football. Un club amateur de Nice vient par exemple de renvoyer un entraîneur et 7 joueurs après l'agression d'un arbitre de 22 ans. Les sportifs étaient particulièrement jeunes, tous avaient 14 ans.

Pourtant dans ce quartier niçois, le président du club met tout en oeuvre pour sensibiliser les licenciés dès le plus jeune âge. Des gendarmes de la brigade de prévention de la délinquance juvénile viennent régulièrement animer des ateliers.

2.2 millions de licenciés

Cette violence dans le football ne doit toutefois pas faire oublier que la majorité des matches amateurs se déroulent sans incident. Les actes d'incivilités, plus ou moins graves concernent moins de 2 % des rencontres. Avec deux millions deux cent mille licenciés, le football continue de séduire les français.  
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