Depuis plus de 30 ans, les bergers sont embauchés en CDD saisonniers de manière précaire, et travaillent dans des conditions que beaucoup d’entre eux estiment illégales. Par le biais du syndicat des gardiens de troupeaux de l’Isère, ils demandent la requalification de leurs contrats.
Michel Didier, président de l’Association des Bergers de l’Isère, et d’autres membres de cette association, ont décidé de créer le Syndicat des Gardiens de Troupeaux de l’Isère, SGT 38, affilié à la CGT pour notamment demander la requalification des CDD saisonniers en CDI intermittents.
La volonté du SGT 38 est de travailler sur le statut de la bergère et du berger, en s’appuyant sur le droit du travail et en s’appliquant à le faire respecter.
Son secrétaire général, Michel Didier, a demandé l'année dernière à son employeur, le groupement pastoral Gresse-Bas-Dauphiné, de requalifier son CDD saisonnier en CDI intermittent. Ceux-ci lui ont donné comme seule réponse qu’il ne sera pas réembauché sur l’Alpage du Serpaton. Le 26 novembre 2013, il a donc formulé la même demande devant le Conseil des Prud’hommes de Grenoble.
En s’appuyant sur le Code rural et le Code du travail, il explique que les embauches par les groupements d’employeurs des bergères et des bergers en CDD saisonniers sont irrégulières.
Il souligne que les bergers, dont l’engagement de plusieurs mois couvre la période d’ouverture de la saison d’alpage dans son intégralité, ne relèvent pas du statut de travailleur saisonnier, mais bien d’un contrat de travail à durée indéterminée intermittent.
La requalification des CDD saisonniers en CDI intermittents permettrait aux bergères et aux bergers d’accéder à une meilleure sécurité et stabilité de leur emploi. La reconnaissance juridique d’un statut spécifique pour le berger salarié contribuerait à un progrès pour l’ensemble du monde pastoral.
Dans le département une centaine de bergers salariés, hommes et femmes, assurent la garde de plus de 110.000 animaux chaque saison estivale.