Ce type d'accident est plutôt rare. Les plongées à 100 mètres de profondeur le sont aussi. D'après les premiers éléments, les deux plongeurs isérois qui ont perdu la vie vendredi 12 septembre sur le site de Grande Cale étaient chevronnés, et pratiquaient une plongée très technique, au trimix.
Dans sa vie, un plongeur expérimenté va rarement jusqu'à 100 mètres de profondeur. Les deux personnes qui ont perdu la vie sur le lac du Bourget étaient des moniteurs chevronnés. Le compteur de la femme de 40 ans indiquait qu'elle était allée jusqu'à 104 mètres avant de remonter. Lui avait une soixantaine d'années, il était diplômé d'un brevet d'Etat de plongée (BEES, Brevet d'Educateur Sportif).
Tous deux pratiquaient une plongée en eau profonde, très technique. Ils plongeaient au trimix, un mélange d'azote, d'hélium et d'oxygène. Avec ce type de gaz, la moindre erreur peut être fatale. Il implique une grande rigueur, une importante concentration, et une grande maîtrise des paliers et du temps.
Il y a enfin un autre élément à prendre en compte, et il est d'importance. Le site de Grande Cale est très recherché, mais dangereux à pratiquer. A la différence de certains sites, dans ce lac au-delà de 20 mètres, on est dans le noir total.
D'après les premiers éléments, la plongeuse aurait fait un malaise ou une crise de panique au fond, et serait remontée trop rapidement. Se trouver à 100 mètres de profondeur dans l'obscurité, avec une telle pression, peut justement provoquer une angoisse, ou un sentiment de spleen. La fatigue peut jouer aussi. Or on n'est pas tout à fait la même personne à pareille profondeur. Un plongeur qui panique peut être incontrôlable, et provoquer une remontée critique.
Le plongeur serait lui aussi remonté trop rapidement. Il serait monté sur le bateau avec lequel ils étaient venus, pour appeler les secours. Puis il aurait plongé à nouveau pour "faire ses paliers". Mais trop tard. Les secours ont découvert son corps sans vie à 45 mètres de profondeur.