Les risques d'avalanches sont gradués sur une échelle européenne mise au point dans les années 90. A quoi correspondent les divers niveaux? Sont-ils bien compris du public? Reportage à Chamonix, dans les locaux de Météo France, à l'heure de la conception du fameux Bulletin "neige et avalanches".
Chaque hiver, les avalanches sont nombreuses, et meurtrières. A la mi-février, 25 personnes avaient déjà perdu la vie dans les Alpes françaises. Dans la plupart des cas, le risque était de niveau 3 sur une échelle de 1 à 5. Depuis plusieurs années, on évoque une revalorisation des niveaux.
En effet, le niveau 3 semble sous-estimé par les skieurs. Il correspond à une graduation européenne mise en place en 1993. En anglais, ce niveau est dit marqué, considérable. Mais en France, on a le sentiment qu'il est interprété comme moyen, alors qu'il représente un risque d'accident de 75%.
Le niveau 4 est lui le plus important s'agissant d'accident, c'est-à-dire une avalanche provoquée par des skieurs. Il est cependant très rare. Quant au niveau 5, il correspond à d'énormes avalanches naturelles pouvant menacer des routes ou un village.
Chaque jour en Haute-Savoie, une vingtaine de pisteurs communique avec Météo France pour une sorte d'état des lieux qui va permettre de rédiger le bulletin qui paraît à 16 heures. Les informations sont diverses, épaisseur de la neige fraîche et totale, température en surface et en profondeur, examen des cristaux dans le manteau neigeux... Le tout est mis en parallèle avec le bulletin météo.
Reportage Françoise Guais, Dominique Semet, Catherine Tellier
L'échelle européenne de risque d'avalanche
Le bulletin risque avalanche qui est publié en France est calqué sur une échelle européenne mise en place en 1993, à la demande de plusieurs associations de pratiquants de la montagne. Cette échelle est le fruit du travail d'un groupe réunissant les services de prévision des pays de l'arc alpin.Une échelle de risque d'avalanche commune actuellement utilisée par tous les pays de l'Europe occidentale.
L'échelle européenne de risque d'avalanche comporte 5 niveaux de risque définis par une évaluation de la stabilité et de ses conséquences en terme de probabilité de déclenchement d'avalanche. Aucun des indices de risque n'est à négliger.
En montagne le risque 0 n'existe pas et le danger auquel s'expose le skieur, le surfeur ou le piéton avec ou sans raquettes, croît avec la valeur des indices. Le risque d'avalanche n'étant pas un paramètre mesurable, chaque indice de l'échelle traduit non pas ce qui va se produire, mais ce qui peut se produire avec la meilleure probabilité.