Il y a 70 ans, pour la première fois, les femmes mettaient un bulletin dans l'urne et accomplissaient leur devoir de citoyenne. 70 ans après, une cérémonie a eu lieu, ce mercredi 29 avril, en préfecture de l'Isère. L'occasion d'une belle rencontre avec Denise Meunier.
70ème anniversaire du vote des femmes: le... par France3AlpesDes tables rondes sur l'égalité hommes/femmes, l'engagement des femmes dans la vie publique, professionnelle et citoyenne ou encore l'accès à des postes de responsabilité sont organisées en ce jour anniversaire à Grenoble. Le tout avec la présence de femmes qui ont voté pour la première fois en 1945. Ce fut le cas de Denise Meunier. Cette nonagénaire avait vécu cet épisode comme "la fin d'une grande injustice, d'une grande frustration, étant donné le rôle des femmes dans la société." Elle aime aussi rappeler que c'est l'action des femmes dans la Résistance qui a fait sauter ce verrou.
Témoignage de Denise Meunier
C'est le 21 avril 1944 que le droit de voter et d'être élues était enfin accordé aux femmes, près d'un siècle après les hommes, par une ordonnance du Comité français de la Libération nationale signée par Charles de Gaulle depuis Alger.
12 millions de femmes ont exercé leur droit dès le 29 avril 1945, lors des élections municipales. Un événement et l'aboutissement d'un long combat! Au cinéma, les Actualités montrent les impressionnantes files d'attente de femmes devant les bureaux de vote. Une électrice tirée à quatre épingles lance aux journalistes: "Je suis très fière de voter et j'espère que toutes les femmes auront rempli leur devoir". Elles voteront de nouveau en octobre pour les élections à l'Assemblée constituante. Trente-trois d'entre elles seront élues sur un total de 586 députés. Il s'agissait en 1945 d'un scrutin de liste à la représentation proportionnelle.
Ambiance à l'époque - INA
"Une grande partie des hommes se demandait: comment les femmes vont-elles voter?", explique Françoise Thébaud, professeur émérite d'Histoire contemporaine, "il y avait aussi une très grande condescendance, on les considérait incultes politiquement, ce qui n'était pas vraiment le cas."
Intervenante : Françoise Thébaud, Professeur émérite d'histoire contemporaine