Le Centre des Congrès d'Annecy butte sur l'enquête publique

Les commissaires-enquêteurs estiment que le préfet de Haute-Savoie devrait bloquer le projet, en ne le déclarant pas d'utilité publique, car il ne serait ni solide, ni correctement concerté avec la population d'Annecy.

Patatra... L'avant-projet de centre des congrès sur la presqu'île d'Albiny avait été adopté par les élus il y a plus d'un an malgré la forte contestation. Le projet bute aujourd'hui sur l'enquête publique, dont les conclusions viennent d'être rendues.

Formé de trois commissaires indépendants, la commission était surtout appelée à s'exprimer sur l'utilité publique de ce palais des congrès. Sur ce point, elle devait étudier l’opportunité du projet sur la base de « données chiffrées objectives », son « bilan coûts/avantages » et « la nécessité de l’expropriation » de personnes au nom du projet. Le résultat est très négatif.

Extrait du rapport :

(...) à la lumière de nos visites sur le site, de l’examen des avis des acteurs concernés par le projet, ainsi que de la forte mobilisation du public et de sa très faible adhésion au projet, la commission d’enquête considère que ce projet ne revêt pas un caractère d’utilité publique. 






 

Selon les commissaires, le projet ne justifie donc pas que l'on exproprie qui que ce soit pour le réaliser.

11 points positifs, 17 (gros) inconvénients


Certes, les commissaires admettent la beauté du projet : un site de prestige, dans un bassin économique dynamique, un grand cabinet d’architecture à la manœuvre

>> Les images de synthèse de la structure

Mais les contre-arguments se sont révélés trop lourds.

  • « La commission constate un grave déficit de concertation avec la population » et « le manque évident de mise en concurrence et de recherche de synergie avec les nombreux autres lieux publics de l’agglomération ».
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  • « La nécessité du projet n’est pas démontrée », faute « d’études sérieuses » qui ne soient pas « obsolètes ou citées de manières tronquées ». Certains coûts annoncés sont trop élevés et d’autres chiffres semblent hasardeux (sur les perspectives du tourisme par exemple), quand le financement paraît incertain (vu l’endettement de la ville d’Annecy).
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  • La répercussion du projet sur le tissu urbain et la circulation est jugée « extrêmement subjective ». L’impact environnemental et paysager : « extrêmement prégnant ».

Le projet n’est pas tout à fait mort


L’enquête publique portait sur cinq dimensions du projet. On l’a vu, l’avis est défavorable pour ce qui est de l’expropriation. Mais pour le reste, les commissaires ont rendu des avis favorables (avec de simples réserves pour la partie géothermie du projet).

Reste que sans exproprier personne, le projet ne peut se concrétiser. Mais voilà : l’avis des commissaires enquêteurs n’est que consultatif. Le préfet a le droit de passer outre et de déclarer l’utilité publique (décision attendue dans les prochaines semaines). Il parait toutefois vraisemblable qu'il n'en fera rien et que les promoteurs du projet devront corriger leur copie.
Comment s'est déroulée l'enquête publique ?
Tout s'est passé entre le 11 janvier et le 24 février 2016. Des dossiers d’enquêtes et des registres ont été mis à la disposition de la population dans les mairies d’Annecy et Annecy-le-Vieux, au siège de la communauté d'agglomération (C2A) et sur le site internet de cette dernière. La commission a tenu 6 permanences en mairies.

Au total, 1953 observations ont été émises, dont 1/3 par mail, et une pétition de 2574 opposants. Sur cette base, une compilation de 180 questions a été remise, le 9 mars, au maître d’ouvrage. Il y a répondu le 1er avril. Avec la force de conviction que l’on sait…
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