Une équipe de France 3 Alpes a pu rencontrer la mère de Louisa, l'une des deux adolescentes disparues durant le week-end et trop rapidement associées au phénomène de radicalisation. "C'était une fugue", répète la maman qui décrit "un harcèlement médiatique".
Ce jeudi 10 mars au matin, la mère de Louisa a été reçue par le procureur de la République d'Annecy. Eric Maillaud aurait reconnu que les gendarmes avaient été un peu vite en besogne en lançant un appel à témoins où les noms des adolescentes apparaissaient et où elles étaient associées à un phénomène de radicalisation. Si Israé était connue pour sa volonté passée de départ en Syrie, Louisa n'avait pas du tout le profil.
"Nous ne sommes pas une famille de gens radicalisés mais une simple famille de musulmans qui vit en France depuis des générations", a rappelé sa mère au magistrat.
Dans une interview accordée à France 3 Alpes à sa sortie, elle raconte comment sa vie a basculé "en deux temps trois mouvements" après le signalement de la fugue aux gendarmes. "Le lendemain, j'ai vu en gros à la télé, le nom de ma fille associée à la radicalisation (...) en rentrant chez moi, je me suis retrouvée avec une horde de journalistes à ma porte."
Cette mère estime qu'un appel à témoins aussi précis, -avec des noms de famille-, lui a fait craindre le pire pour Louisa. "Il y a eu des menaces de mort sur les réseaux sociaux, on a eu peur qu'elle meure."
"C'est horrible, la famille entière est aujourd'hui sous le choc", "la petite est marquée par cette étiquette de radicalisée", "on est au fond du trou, on ne sait pas comment gérer ça", témoigne encore la mère.
Interview réalisée par Ariane Combes et Christian Mathieu
Concernant les raisons de la fugue, la maman explique que sa fille "était punie", qu'elle a de nouveau fait "une bêtise au lycée" et qu'elle a encore été "grondée". Pour elle, "ce sont deux adolescentes qui se sont retrouvées autour d'un mal-être" et qui ont décidé de fuguer.