Le préfet de Haute-Savoie et le maire de Saint-Gervais se sont associés dans un communiqué signalant aux alpinistes le danger actuel de la voie normale d'ascension du Mont-Blanc, où la chaleur risque de provoquer des chutes de pierre. Ils conseillent de partir plus tôt, lorsqu'il fait plus frais.
C'est une autre conséquence des fortes chaleurs qui accablent depuis quelques jours la région. La préfecture de Haute-Savoie a publié un communiqué dans lequel elle déconseille fortement la voie normale d'ascension par le couloir du Goûter, notamment en journée. "De plus en plus on voit des alpinistes qui font le Mont-Blanc dans n'importes quelles conditions et à n'importe quel moment de la journée, constate Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains, la montagne ça se respire, ça s'écoute, et il faut rappeler ces messages qui sont très importants."
Car cette voie est devenue dangereuse à cause de la chaleur. Voilà une semaine que le thermomètre affiche des températures positives à 4.000 mètres, et certains jours même au sommet du Mont-Blanc, à 4.810 mètres. De ce fait, "d'importantes chutes de pierres se produisent dans les "Couloirs du Goûter" en raison de la fonte des glaces et des neiges.
Mais ce phénomène ne durera pas. Selon Yan Giezendanner, prévisionniste à Météo France, d'ici "deux à trois jours, ça va se stabiliser, ça va se normaliser, il va bien geler la nuit". Avec l'arrivée du mois de septembre"
Reportage de Jordan Guéant, Maxence Régnault et Jean-Jacques Picca.
Faut-il alors abandonner toute idée d'escalader le sommet alpin en cette fin août ? Pas tout à fait, car le préfet haut-savoyard Georges-François Leclerc et le maire de Saint-Gervais Jean-Marc Peillex, recommandent aux alpinistes de partir le plus tôt possible pour arriver au refuge du Goûter lorsqu'il y fait le plus frais. La nuit, par exemple, et c'est ce que va faire Boi, un alpiniste catalan. "On a su ça et on va essayer de passer la nuit, vers 2 heures du matin. A mon avis ça va plus limiter le danger."
Pour autant, il n'est pas interdit de partir plus tard. Seulement, des gendarmes sont présents à 3.200 mètres d'altitude, à Tête Rousse, pour rappeler les règles de sécurité et de vigilance aux alpinistes. La voie normale du Mont-Blanc, également appelée "voie royale", ou "couloir de la mort" pour ses chutes de pierre, serait empruntée 17.000 alpinistes chaque été, d'après une étude menée en 2011 par la fondation Petzl.