Amiante: les employés "empoisonnés" de la plate-forme chimique de Roussillon (Isère) pourraient être indemnisés

Le tribunal administratif de Grenoble a cassé, lundi 11 juillet, la décision de l'ancien ministre du travail François Rebsamen de ne pas classer le site pétrochimique de Roussillon comme un site amiante. L'association CAPER espère une indemnisation, sous la forme de départs en retraite anticipés.

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La décision, pour eux, ressemblait à une bouffée d'air. L'association CAPER (Comité Action Prévenir et Réparer) Nord-Isère, qui se bat du côté des victimes de l'amiante dans le département, et le CHSTC (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) de la plate-forme pétrochimique ont conjointement monté un dossier d'un millier de pages, remplissant trois classeurs, pour plaider leur cas.

Cela fait plusieurs années que CAPER Nord-Isère et le CHSTC travaillent sur ce dossier. L'association accueille les "gens empoisonnés" et les "accompagne dans ce parcours du combattant" selon les mots de son fondateur et président Pierre Rinalduzzi. Depuis 2001, ils ont déploré 103 morts d'anciens employés attribués à l'amiante, mais "tout le monde ne vient pas nous voir, précise-t-il, je suis sûr que le médecin du travail a compté plus de morts que nous." 

Reportage de Jean-Christophe Pain, Marie Chambrial et Azédine Kebabti.

Intervenants: Louis Bermudez, agent de production depuis 1982; Isman Ayham, coordinatrice CHSCT site chimique de Roussillon; Pierre Rinalduzzi, Pdt Comité d'action CAPER

L'association et le CHSTC avaient inondé les tribunaux de plaintes pour "faute inexcusable", ce qui a poussé l'Etat à réagir. Les victimes se sont vues offrir le choix entre recourir à la FIVA (Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante) ou bien poursuivre la procédure judiciaire. Selon Pierre Rinalduzzi, la plupart ont décidé de poursuivre.

L'ancien ministre du travail François Rebsamen s'était opposé à ce que le site de Roussillon, qui compte 17 employeurs différents, soit classé comme un site amiante, mais le tribunal administratif de Grenoble a cassé cette décision le 11 juillet. L'Etat a donc deux mois, jusqu'au 11 septembre, pour faire appel. Inimaginable pour Pierre Rinalduzzi. "Ils veulent combien de morts avant de reconnaître ce site ?"

Si la décision du tribunal administratif se maintient, de nombreux employés de ce site pétrochimique, le plus grand d'Europe, pourront demander à partir en préretraite amiante. Il s'agit d'une retraite anticipée pour les salariés du secteur privé: pour trois ans d'ancienneté sur le site entre 1945 et 1996, les employés pourront partir un an plus tôt en retraite (avec une limite de dix ans), avec une indemnisation correspondant à 62% de leur salaire brut annuel.

L'association prévoit une centaine de départs possibles et pour son président, les employeurs pourraient en profiter pour renouveler et rajeunir leur personnel. Ce serait également l'occasion d'améliorer l'image du site en intensifiant le désamiantage, qui est toujours en cours, "au coup par coup" sur la plate-forme.

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