Pendant les deux jours du procès de Bernadette Dimet, -qui a écopé de 5 ans de prison avec sursis pour avoir tué son époux-, une vingtaine de personnes venues de son village de Parmilieu (Isère) ont assisté aux débats. Des soutiens qui savaient la femme maltraitée depuis des années.
A l'énoncé du verdict, dans le Palais de Justice de Grenoble, ils ont éclaté de joie. Les soutiens de Bernadette Dimet n'imaginaient pas une seconde voir leur protégée retourner en prison. Ils auraient trouvé ça terriblement injuste.
"Toutes les personnes du village qui connaissaient un peu Bernadette, savaient que depuis des années, depuis 40 ans environ, elle souffrait beaucoup, il y avait eu des mains courantes à la gendarmerie, mais il n'y avait jamais eu de suites", témoigne Chantal Jarjaille, présidente de l'association de soutien. Car une association s'est créée après l'arrestation de Bernadette Dimet en 2012. Elle compterait 200 personnes aujourd'hui. Des gens qui savaient, mais qui se trouvaient bien impuissants face à la personnalité du mari, Bernard Bert.
"Et puis ce qui se passe chez les gens, on ne peut pas non plus s'en occuper", lance un habitant de Parmilieu.
Reportage Aurélie Massait et Cédric Picaud
Durant le procès, l'expert psychologue a décrit une "femme simple, discrète et réservée", "fascinée par Bernard Bert", un homme aux "réactions imprévisibles, aux changements d'humeurs" lui infligeant "humiliations, insultes et coups". "Elle était incapable de se défendre et de le quitter", a-t-il assuré. "Je n'ai jamais osé me plaindre car j'avais trop honte. C'était sans arrêt des violences physiques et des menaces", a confié l'accusée.
Pendant 39 ans, Bernadette Dimet a subi ce mari colérique et pervers. Jusqu'à le tuer alors que c'était elle qu'elle voulait tuer dans un champ de Parmilieu.
Ce vendredi 5 février, la Justice s'est montrée clémente à son égard, la condamnant à cinq ans de prison avec sursis. Elle est ressortie libre de son procès qui se tenait à Grenoble. Accusée initialement d'assassinat, elle a finalement été condamnée pour des faits de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Les jurés ont écarté la préméditation mais aussi l'intention de tuer, alors que l'avocate générale avait requis huit ans de prison.