Les présidents des régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne ont regretté l'adoption vendredi par les députés de la nouvelle carte territoriale prévoyant une fusion de leurs trois régions, à laquelle ils ont déjà dit qu'ils étaient opposés.
"Il n'y a pas de changement à attendre du vote définitif de l'Assemblée (le 23 juillet, ndlr). Pour autant la séquence n'est pas terminée", a déclaré le président de la région Alsace, Philippe Richert (UMP). "Je pense qu'il y aura une nouvelle majorité au Sénat à l'automne, et là il y aura les moyens de redire que cette solution (à trois) n'est acceptable quasiment par personne", a-t-il estimé. "Le nouveau Sénat va remettre l'ouvrage sur le métier", a-t-il assuré.L'Alsace, qui privilégie une fusion avec la Lorraine uniquement, "préférera rester toute seule plutôt qu'à trois", a-t-il encore averti. Si l'Alsace faisait cavalier seul, la Lorraine et la Champagne-Ardenne constitueraient demain "un espace territorial présentant le plus de difficultés à bâtir une politique de croissance et de développement harmonisée et cohérente", s'est inquiété le président de la région Lorraine Jean-Pierre Masseret (PS). Dans une lettre au Premier ministre Manuel Valls jeudi, M. Masseret a également souligné les liens étroits entre l'Alsace et la Lorraine, alors que la Champagne-Ardenne n'a "aucune relation avec l'Alsace".
"Il est inacceptable que des élus des régions soient placés devant le fait accompli" a pour sa part critiqué le président de la région Champagne-Ardenne Jean-Paul Bachy (DVG) après le vote à l'Assemblée nationale. Il a dénoncé "des marchandages politiques obscurs indépendants de toute logique économique ou territoriale" et "une caricature de démocratie et de décentralisation".
M. Bachy espérait un mariage de sa région avec la Picardie et la Lorraine, un regroupement présentant "une grande cohérence d'un point de vue économique et territorial", a-t-il déclaré. Mais la Picardie a été promise par les députés au Nord-Pas-de-Calais, tandis qu'un regroupement de la Champagne-Ardenne avec la Lorraine en intégrant l'Alsace aurait au contraire pour conséquence de "marginaliser" sa région, selon M. Bachy.
Le communiqué de Jean-Paul Bachy