Ries demande à Valls la fusion Alsace-Lorraine sans la Champagne-Ardenne

Le maire PS de Strasbourg a adressé ce vendredi une lettre au Premier ministre à Manuel Valls à propos du projet de fusion des régions. Il lui demande d'en rester à la carte initiale qui prévoyait la fusion de l'Alsace avec la Lorraine, contrairement à la carte adoptée par l'Assemblée nationale.

A propos de la fusion Alsace Lorraine Champagne Ardenne

Aujourd'hui, nous sommes dans la plus grande confusion. (...) Ce projet, décidé on ne sait où et on ne sait comment, qui va à l'inverse des propositions du gouvernement, suscite ici la colère

L'Alsace avec la Lorraine

Je vous demande d'en rester aux engagement pris, à la carte initiale.

La lettre adressée à Manuel Vals

La lettre de Roland Ries



L'Assemblée nationale a adopté la nouvelle carte à 13 régions

L'Assemblée nationale a adopté tôt vendredi matin, après une nuit de débats, la nouvelle carte à 13 régions proposée par les socialistes, qui comprend notamment la fusion des régions l'Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne soit rattachée à l'Alsace, ainsi que celle litigieuse du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.

Cette carte, qui découle d'amendements identiques du rapporteur (PS) Carlos Da Silva et du groupe socialiste au projet de loi de réforme territoriale, prévoit également que la fusion entre Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine

Cet article 1er sur la carte réduit ainsi le nombre de régions en métropole de 22 à 13 (Corse comprise), et non 14 comme le prévoyait le projet initial du gouvernement. Dans un hémicycle plutôt fourni après une nuit blanche, et en présence d'orateurs toujours aussi passionnés, ila été adopté par 52 voix, dont certaines à droite, contre 23.
Les autres fusions programmées sont: Auvergne et Rhône-Alpes, Bourgogne et Franche-Comté, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, Haute-Normandie et Basse-Normandie. Six régions demeurent inchangées: Bretagne, Corse, Ile-de-France, Centre, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Pour le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, "il n'existe pas de carte idéale" mais "nous avons eu l'audace de faire (une carte) tout en étant ouverts à ce qu'on la modifie" - ce sur quoi s'étaient mis d'accord mardi matin les députés PS en réunion de groupe. D'après M. Da Silva, proche du Premier ministre Manuel Valls, "cette carte est un point d'équilibre" et elle sera "peut-être amenée à évoluer", du fait notamment du droit d'option qui devrait être ouvert pour les départements afin de changer
de région à partir de 2016.

L'Assemblée reprendra dans l'après-midi ses travaux sur ce projet de loi, dont l'examen doit s'achever dans la soirée, avant son vote solennel global en première lecture mercredi prochain. "déni de démocratie" Les parlementaires doivent encore discuter de l'autre mesure phare du texte, le report des élections régionales et départementales de mars à décembre 2015. Ils n'étaient entrés dans le vif des débats sur les articles que jeudi soir, après une douzaine d'heures de propos liminaires depuis mercredi, où chacun avait souvent évoqué sa propre région.

Mais l'examen de l'article 1er avait été longuement entrecoupé de rappels au règlement et suspensions de séance à la demande de différents groupes politiques, en raison de divergences sur la manière de débattre et voter la carte. L'opposition avait demandé qu'il y ait bien des votes sur tous les amendements, criant au "déni de démocratie" sans cela (Laurent Wauquiez, UMP) ou aux "droits élémentaires du Parlement bafoués" (Philippe Vigier, UDI). Le centriste Maurice Leroy s'était demandé si le gouvernement ne cherchait pas à "régler les problèmes du groupe socialiste", où certains souhaiteraient modifier la carte proposée. A l'issue de plusieurs heures de présentation des amendements, les élus sont finalement passés à leurs votes peu avant 6H00, rejetant notamment l'un porté par 17 députés PS ou apparentés, dont 8 du département du Nord, qui visait à empêcher le rapprochement du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, qualifié d'"aberration économique et sociale", dans la lignée de l'appel lancé mardi avec la maire de Lille Martine Aubry et des hauts responsables socialistes du Nord.

La position de ces nordistes a fait bondir la coprésidente du groupe écolo, Barbara Pompili, élue de la Somme, y voyant une "insulte" et "un manque total d'esprit de solidarité entre les territoires". François Lamy, ex-ministre de la Ville et proche de Martine Aubry, a au contraire rejeté l'idée d'un mariage qui ne serait pas "réussi". 
Ont été repoussées également des propositions du breton Marc Le Fur (UMP) et de l'élu écologiste de la Loire-Atlantique François de Rugy, prévoyant que ce dernier département se fonde dans la région Bretagne. "On voit bien que l'Elysée a eu du mal à trancher, le gouvernement a du mal à trancher, c'est le rôle du Parlement de le faire" sur cette question d'une "unification" de la Bretagne, avait aussi lancé Jean-Patrick Gille (PS), élu d'Indre-et-Loire, partisan en parallèle de la création d'une région Val de Loire avec le Centre, option qui n'a pas été retenue non plus. 

Un amendement de députés alsaciens UMP et UDI, réclamant le maintien de la région Alsace telle quelle, n'a pas eu davantage de succès. Parmi les autres amendements retoqués, pour la plupart révisant le puzzle régional, figure celui de Jean-Christophe Fromantin (UDI) qui souhaitait construire les régions autour des métropoles. Peu avant le terme de "la nuit la plus longue de la réforme territoriale", selon le mot de Denis Baupin (EELV), certains élus tweetaient "Libérez les députés", en comptant plus de vingt heures de travail depuis jeudi matin.
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