Un longue file d'attente en serpentin : la place Kléber de Strasbourg a été investie très tôt ce matin par les amateurs de café de la firme américaine, tandis que les quolibets et sarcasmes se multiplient sur internet.
Elle habite Brumath et s'était dit que ce matin, décidément, elle ne manquerait pas l'événement. Sandra s'est donc levée à 5 heures, histoire d'arriver, pensait-elle, parmi les premiers privilégiés. Sauf que place Kléber, à 6h30, la foule serpente déjà : au moins 300 personnes sagement en file indienne, avec une queue démarrant au niveau de la FNAC, pour se finir à l'autre bout de la place. Sandra a patienté 1h30 au matin levant, mais s'en est allée bredouille, sans café ni cadeau. Devant la foule, elle a rendu les armes, pour se rendre au bureau à 8h.
Sans surprise, le géant américain du café a créé l'événement pour son premier "salon de café" (selon la terminologie maison) du Grand Est. Mulhouse suivra le 22 avril. Colmar pourrait faire partie des ouvertures à venir à moyen terme.
Les internautes déchaînés
Cet engouement populaire, déjà observé lors des ouvertures de l'Apple Store et d'Uniqlo à Strasbourg, ou plus récemment de Burger King à Ostwald, fait comme toujours l'objet de nombreux sarcasmes et quolibets qui déferlent depuis ce matin sur les réseaux sociaux. "Pathétique", "Pigeons", "Ridicules", "Les moutons rentrent dans la bergerie bien bravement", "Les gens n'ont rien d'autre à faire. Ça reflète bien la société actuelle" : les commentaires se déchaînent sur Twitter et Facebook, notamment sur la page de France 3 Alsace.
La firme multinationale a confié la gestion de ses boutiques alsaciennes à Kamel Boulhadid, chef d'entreprise mulhousien, à la tête du groupe BK (53 Domino's Pizza et Sushi's), et dont France 3 avait réalisé le portrait en février dernier, à revoir ici. D'ici trois ans, l'homme d'affaires compte ouvrir une dizaine de points de vente dans le Grand Est.
Un impact économique modeste
Une trentaine d'emplois ont été créés à Strasbourg, autant à Mulhouse. L'impact économique sur les deux villes sera donc modeste. Ce qui n'a pourtant pas empêché les dignitaires de la municipalité et de l'Eurométropole de Strasbourg de se presser hier à l'inauguration officielle. Robert Hermann, président de l"Eurométropole et trois adjoints, présents hier, veulent voir en l'ouverture de Starbucks le dernier exemple de l'attractivité et du rayonnement international de Strasbourg.
Quant à Sandra, la fan de Starbucks qui habite Brumath, elle retentera sa chance demain, samedi. Elle ne travaille pas : "j'aurai le temps d'attendre".
A lire aussi :
- le site Pokka.fr qui propose une liste de cafés de Strasbourg pour "mieux oublier" Starbucks
- le Monde diplomatique, qui consacrait en août 2015, un article sur les "fast-foods nouvelle génération" Starbucks et Subway