Deux ans après avoir frôlé la faillite, PSA Peugeot Citroën a annoncé mercredi qu'il avait renoué avec les bénéfices en 2015 et allait verser à ses salariés une prime d'intéressement de 2.000 euros en moyenne.
Le premier groupe automobile français a dégagé un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros l'année dernière, un résultat positif pour la première fois depuis 2010. Son chiffre d'affaires a atteint 56,3 milliards d'euros (+5,7%). PSA va verser une prime d'intéressement de 2.000 euros en moyenne par salarié, a indiqué son dirigeant Carlos Tavares, en saluant un résultat qui est "la traduction du travail de nos collaborateurs, que je salue et que je félicite".Une bonne nouvelle pour les salariés
Deux ans après avoir frôlé la faillite, PSA Peugeot Citroën a annoncé mercredi qu'il avait renoué avec les bénéfices en 2015 et allait verser à ses salariés une prime d'intéressement de 2.000 euros en moyenne.
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©France 3 Alsace
L'interview du PDG de PSA sur RTL
Carlos Tavares annonce une "prime d... par rtl-fr
M. Tavares, sur RTL, s'est dit "heureux pour (son) entreprise qui a obtenu en 2015 de très bons résultats", dont une marge opérationnelle de sa division automobile de 5% alors que la société visait 2% à l'horizon 2018. De son côté, la CGT a affirmé que ces résultats avaient été obtenus "avec la peau
des salariés", évoquant dans un communiqué "17.000 emplois supprimés en trois ans, pour une production en augmentation". Le syndicat a en outre estimé que "la direction se sert de cette prime pour continuer le blocage des salaires" en vigueur "depuis mars 2012".
Parallèlement, l'entreprise a décidé de ne toujours pas verser de dividende à ses actionnaires, mais assuré qu'"à partir de l'exercice 2016, une politique de dividende en ligne avec celles du secteur sera présentée". PSA, avec ses marques Peugeot, Citroën et DS, est le premier groupe automobile français en termes d'unités produites: 2,97 millions l'année dernière, dont un tiers en France.
"Vents favorables"
Mais le groupe, acculé par la crise de l'automobile européenne en 2008-2013, s'était retrouvé début 2014 au bord du dépôt de bilan et n'avait dû son salut qu'à l'intervention de l'État français et de la société automobile chinoise Dongfeng, tous deux entrés au capital à hauteur de 14%. M. Tavares avait alors été nommé à la présidence du directoire de PSA avec la mission de remettre ce fleuron industriel sur la voie de la rentabilité en suivant un plan baptisé "Back in the race" ("de retour dans la course") censé s'étaler jusqu'en 2017.Cela s'était traduit par des réductions de frais via notamment des efforts demandés aux salariés dans le cadre d'un plan de compétitivité, une simplification des gammes, et des cessions (scooters, club de football FC Sochaux...). Témoin d'une rentabilité améliorée, le "point mort", c'est-à-dire le nombre de véhicules devant être vendus pour couvrir les frais fixes, est descendu à 1,6 million d'unités l'année dernière contre 2,1 millions en 2014 et encore 2,6 millions en 2013.
Le constructeur s'est réjoui d'avoir bouclé avec deux ans d'avance son plan de reconstruction, mis en place au plus fort de ses difficultés, tout en concédant que l'amélioration de la rentabilité, au plus haut depuis 2002, avait été atteinte "avec des vents favorables", qu'il s'agisse des changes ou des prix des matières premières. Pour cette année, PSA a dit s'attendre à un marché automobile en hausse "de l'ordre de +2% en Europe et de +5% en Chine, et à un marché en baisse d'environ -10% en Amérique latine et de -15% en Russie".
PSA a indiqué qu'il serait en mesure de présenter le 5 avril la prochaine étape de son développement, un "plan stratégique de croissance rentable" dont rien n'a filtré dans l'immédiat. Parmi les axes de développement du groupe figure le prometteur marché iranien, où PSA a annoncé le 28 janvier son retour après quatre ans d'absence, à la faveur de la levée de sanctions économiques.