Procès Bettencourt : coïncidences troublantes entre Eric Woerth et le gestionnaire de fortune

Les juges ont entendu l'ex-ministre et ancien trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy aujourd'hui. Eric Woerth, poursuivi pour recel, a une nouvelle fois démenti avoir reçu en 2007 des fonds en liquide de Patrice de Maistre. Des fonds qui auraient pu servir à l'UMP.

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Le tribunal correctionnel de Bordeaux est revenu à la charge mercredi sur les "coïncidences troublantes" concernant des rencontres début 2007 entre les deux hommes, sur fond de transferts d'argent depuis la Suisse.

Comme ils l'avaient déjà fait à l'audience, les deux hommes ont reconnu s'être rencontrés les 19 janvier et le 7 février 2007 et ce, pour des "rendez-vous assez banals" où l'on "parle du 1er cercle" des donateurs de l'UMP et "de plein d'autres choses", selon l'ancien ministre.

Les soupçons viennent du témoignage de l'ex-comptable Claire Thibout.

Elle affirme avoir retiré la somme de 50.000 euros en liquide en 2007, somme que Patrice de Maistre destinait, selon elle, à Eric Woerth.

Mais l'instruction a aussi révélé que 4 millions d'euros avaient été transférés, en plusieurs fois entre début 2007 et fin 2009, depuis des comptes en Suisse détenus par Liliane Bettencourt.

Patrice de Maistre a reconnu à l'audience avoir donné des instructions pour faire transférer ces sommes, tout en affirmant que c'était à la demande de sa patronne.

Le 5 février 2007, 400.000 euros sont transférés vers la France et deux jours plus tard, Messieurs Woerth et de Maistre se rencontrent.

Juste avant "une réunion sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy", s'étonne le président du tribunal, Denis Roucou.

"Je ne sais pas pourquoi ces dates coïncident", répond Eric Woerth. "Il y a presque tous les jours des réunions sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy", qui n'ont "aucun lien avec les personnes que je vois avant ou après".


Mis en examen au printemps 2013 dans ce volet, Nicolas Sarkozy a depuis bénéficié d'un non-lieu.

Le parquet avait également requis un non-lieu pour Eric Woerth, finalement renvoyé devant le tribunal.

Patrice de Maistre dément à son tour avoir "remis cet argent à Eric Woerth ou Nicolas Sarkozy".

"Les Bettencourt n'ont pas eu besoin de moi pour remettre de l'argent à qui ils voulaient en donner!" s'est défendu l'ex-gestionnaire, selon qui le mari de Mme Bettencourt, André, "avait toujours toute sa tête" même s'il était "bien malade" à l'époque.

"Si je savais (qu'André Bettencourt remettait de l'argent à Nicolas Sarkozy, ndlr), je vous le dirais, ça me dédouanerait!"


a lancé l'ancien gestionnaire de fortune de la famille, estimant que sa détention de 88 jours pendant l'instruction n'était pas "étrangère au fait qu'on voulait me faire dire que j'avais remis de l'argent à Nicolas Sarkozy".

Autre coïncidence relevée par le procureur : une conversation retranscrite dans le carnet intime du photographe François-Marie Banier.

Poursuivi lui aussi pour abus de faiblesse et blanchiment, ce dernier a confirmé à l'audience cette déclaration de Mme Bettencourt :

"De Maistre m'a dit que Sarkozy a encore demandé de l'argent. J'ai dit oui. Comment puis-je savoir s'il lui donne vraiment?", et une remise, le jour même, d'une somme de 400.000 euros chez Mme Bettencourt et en provenance de Suisse.


"Je n'ai pas de commentaire à faire sur ce qu'écrit M. Banier. Je ne vais pas accuser André Bettencourt", a rétorqué Patrice de Maistre.

Le procès reprendra jeudi à 9H30 avec les plaidoiries des parties civiles. Les réquisitions du ministère public sont attendues vendredi matin.

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