Depuis le jeudi 15 juin et jusqu'à mardi matin, l'agence Pôle emploi de la cité administrative d'Oyonnax est fermée. En cause notamment, le comportement violent d'un demandeur qui a tenté de défoncer la porte. Un acte parmi d'autres. En 15 jours, la directrice en est à sa 3e plainte!
"C'est une mesure de protection des agents (...) quand vous en voyez certains pleurer à leur prise de service, il faut prendre un temps pour les écouter et les rassurer", ainsi s'exprime Christine Doucement, la directrice de l'agence Pôle emploi. Avec la direction territoriale, elle a donc décidé de fermer les portes au public, le temps que son antenne retrouve le calme.
Mercredi après-midi, alors que les agents se consacraient aux rendez-vous, un jeune homme a frappé avec force sur la porte, la dégondant, tout en appuyant sans discontinuer sur la sonnette de l'interphone vidéo. Le raffut et les dégâts ont choqué le personnel, essentiellement féminin. L'homme a terminé au commissariat, expliquant qu'il avait simplement perdu son code d'accès pour actualiser sa situation sur internet. Tout ça pour ça! La goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Christine Doucement montre un pilier enfoncé par un bénéficiaire en colère et évoque les menaces de mort à l'encontre d'une personne chargée de l'accueil. Elle est depuis en arrêt maladie.
Reportage Franck Grassaud et Pierre Lachaux
Les situations de crise ne cessent de progresser, malgré la devise qui tourne en boucle sur un écran: "à Pôle emploi, on est courtois."
Ce qui revient souvent dans les griefs, c'est le manque de disponibilité. En fait, l'accueil libre est désormais concentré sur la matinée, l'après-midi étant réservé aux rendez-vous. Les demandeurs se reportent donc sur la plateforme téléphonique. "Ils sont toujours injoignables!", affirme un demandeur devant la porte fermée de l'antenne. "Ça ne justifie pas de telles agressions", lui répond une femme, "ils font ce qu'ils peuvent pour nous aider."
Cette tension, qui vit au rythme de la courbe du chômage, amène à un constat: près de 7.000 cas de violence sont enregistrés chaque année dans les agences.