Le festival de La Chaise-Dieu (Haute-Loire) est classique et moderne à la fois. Vendredi 25 août, était ainsi présenté une œuvre inédite ici : la "Rhapsody in blue" de Gershwin jouée par une star montante du piano : le jeune Simon Ghraishy.
"Rhapsody in blue", George Gershwin, orchestre philharmonique royal de Liège, direction : Christian Arming; Simon Ghraichy, pianiste; Charlotte Ginot-Slacik, musicologue
Il a 31 ans et un look à "secouer le classique" comme l'a écrit Le Figaro. Simon Ghraishy, lauréat de la Fondation Cziffra, fait ici ses premières gammes à la Chaise-Dieu, sur les traces de son mentor qui a créé le festival voilà un peu plus d'un demi-siècle :
Et dans cette flamboyante "Rapsody in blue" écrite en 1924 par Georges Gershwin, entre classique et jazz.
"C'est un homme cosmopolite, qui a su composer toutes sortes d'arts et de musiques, allant du Broadway, au jazz ou à la musique classique. Cela me ressemble pas mal de faire ce mélange des genres et quand on me l'a demandé, j'étais très honoré et ravi de pouvoir apprendre ce morceau parce que c'est la première fois que je vais le jouer ce soir."
Une première, à la fois une surprise et un rêve de jouer ici pour ce jeune virtuose qualifié de "rockstar française du piano".
Une première aussi que cette "Rapsody in blue" dans l'abbatiale, véritable monument qui marque l'émancipation de la musique américaine en renouvelant la forme du concerto où le soliste et l'orchestre se confrontent.
"C'est un geste quelque part provocateur parce que c'est une manière de ramener le jazz, une musique qui était perçue plutôt comme du divertissement puis sociologiquement était la musique des populations les plus opprimées des États-Unis, dans la salle de concert sous un genre éprouvé. C'était absolument incroyable à l'époque", explique Charlotte Ginot-Slacik, musicologue.
En tous cas, une nouvelle fois, après le violoniste Nemanja Radulovic ou les frères Capuçon, il y a quelques années, La Chaise-Dieu joue résolument la carte des jeunes talents d'aujourd'hui et du rajeunissement sur scène pour espérer, in fine, rajeunir aussi son public.