"Le Postillon" écope d'une amende avec sursis pour avoir diffamé l'élu Isérois Christophe Ferrari

La condamnation est définitive: le journal satirique grenoblois "Le Postillon" a écopé en appel de 2.000 euros d'amende avec sursis pour avoir diffamé le président (PS) de la métropole de Grenoble Christophe Ferrari.

Le bimestriel associatif a indiqué mercredi qu'il ne formerait pas de pourvoi en cassation.

Il était jugé pour injure et diffamation à la suite d'un article de décembre 2015, dénonçant "pistons, dérapages et mauvais goût" à la mairie de Pont-de-Claix (11.000 habitants), dirigée depuis 2008 par M. Ferrari. Ce dernier a été élu président de la métropole grenobloise en 2014.

Le procès devant le tribunal correctionnel de Grenoble en juin 2016 avait été célébré au cours d'un "vernissage judiciaire" rassemblant quelque 200 personnes venues soutenir ce journal tirant à 4.000 exemplaires.


1500 euros de dommages et intérêts en appel 


Le jugement, le 26 septembre, condamnait "Le Postillon" à 2.000 euros d'amende, pour moitié avec sursis, ainsi que 1.500 euros de dommages et intérêts à M. Ferrari et 2.000 euros à son ancienne directrice de cabinet, Yveline Denat, également partie civile dans ce dossier.

Le Postillon, représenté par son directeur de la publication Vincent Peyret, avait fait appel. Le 30 janvier, la cour d'appel de Grenoble a confirmé le jugement mais réduit les dommages et intérêts des parties civiles à 500 euros pour M. Ferrari et 1.000 euros pour Mme Denat tout en relaxant le journal pour certains passages.

"Sans doute, à la faveur d'une enquête qui se révélait localement fort intéressante par son sujet et étayée par les témoignages recueillis, l'enthousiasme de l'auteur et du directeur de la publication a-t-il pris le pas sur la prudence", a estimé la cour dans son arrêt.

"L'arrêt est intéressant car il met en exergue l'enquête mais il est décevant car malgré cette enquête, il parle de 'manque de prudence': on incite grandement à une auto-censure des journalistes", a estimé Me Federico Steinmann, avocat du journal.

Sans nous couler, ça nous plombe le budget


"Je trouve cette condamnation injuste mais on ne voit pas quels éléments supplémentaires apporter donc on va s'arrêter là", a déclaré Vincent Peyret. Un recours en cassation "ce sont encore des frais et la procédure va déjà nous coûter 6.000 euros", a-t-il fait valoir, soulignant que "sans nous couler ça nous plombe le budget".

Le "petit canard fait avec trois bouts de ficelle" a d'ailleurs organisé "une grosse bringue" après l'énoncé de l'arrêt, notamment pour récolter quelques dons.

Dans un communiqué, M. Ferrari et Mme Denat se sont félicités d'un arrêt "sévère" de la cour. Ils estiment que leur action "aura permis à la justice de rappeler que l'activité de journalisme, même satirique, (...) ne peut se transformer en permis de nuire en toute impunité".
 


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