À Voreppe, l'usine Ecosis a définitivement fermé ses portes. Et une enquête a été ouverte pour escroquerie et abus de biens sociaux à l’encontre du PDG de l’usine de pâte à papier recyclé, le 9 mars dernier.
Depuis la liquidation, les locaux de l’usine Ecocis, à Voreppe sont vides et le portail définitivement fermé. Les 51 salariés ont été licenciés.
Aujourd’hui, ils se souviennent avoir plus souvent croisé leur patron Martin Gruschka au tribunal de commerce lors de la liquidation qu’à l’usine. Seul ce document du ministère du travail officialise le licenciement des 51 salariés.
Pour les salariés, cette fermeture était un coup de massue. 10 % d'entre eux venaient d'Arjowiggins, une entreprise iséroise qui a dû fermer et a été reprise en 2015, mais n'a toujours pas rouvert. Les 80 % autres viennent de Vertaris. C'est sur les ruines de ce site qu'Ecosis avait été créée.
Le doute persiste concernant les fonds de l’entreprise qui n’ont jamais été retrouvés. Par ailleurs, l’ancien PDG n’a jamais fourni les documents demandés au tribunal.
Martin Gruschka est un homme d'affaire allemand qui possède plusieurs sociétés en Espagne et au Portugal. En 2015, il décide de créer Ecosis sur les ruines de Vertaris, un site historique de l'industrie papetière iséroise.
Au départ, tout est réuni pour une belle réussite. La Banque Publique d'Investissement (BPI) du gouvernement se lance dans l'aventure même dans l’aventure en fournissant 11 millions d'euros.
Liquidation en 2017
Mais au bout de quelques mois les caisses sont vides. L'usine est liquidée en février 2017. La BPI décide donc de porter plainte contre le patron allemand...Fin février 2017, il est révélé que trois autres de ses usines ont également fermé en Espagne. D'après son conseil en communication, Martin Gruschka pointe la BPI qui aurait dû selon lui augmenter le capital.
L’homme d’affaire allemand vit toujours en Suisse et se tient à disposition de la justice. Il ne souhaite plus s’exprimer directement dans les médias.
La BPI, la banque publique créée par le gouvernement Ayrault, a donc porté plainte pour la première fois.
Une information judiciaire a été donc ouverte pour "escroquerie et abus de biens sociaux" à l'encontre du patron d'Ecosis. Deux juges d'instruction ont été saisis par le parquet de Grenoble, au regard de la complexité de l'affaire Ecosis.
À l’époque de l’association avec Gruschka, la banque affirme qu’elle avait des garanties sur sa fiabilité. Mais depuis l’ouverture de l’information judiciaire, elle ne souhaite plus s’exprimer sur ce dossier.