Une dizaine de salariés de Ouibus, la filiale cars low-cost de la SNCF ont poursuivi leur mouvement de grève dimanche. La direction a fait appel à des conducteurs intérimaires pour les remplacer.
Les 17 salariés de Ouibus, en majorité des conducteurs, protestent contre le transfert de l'activité de transports par cars en France et en Europe à un sous-traitant, les cars Faure. Selon eux, la direction propose des départs volontaires avec une prime de 6000 euros. Mais les salaires chez le sous-traitant sont de 500 à 600 euros plus bas que leurs salaires actuels.
Valérie Benais et Thierry Swiderski sont allés les rencontrer.
Intervenants : 1-Charles, conducteur en grève; 2-Hafid, conducteur en grève; 3-Rémy Haddad, délégué syndical CGT OuiBus. Reportage : Valérie Benais et Thierry Swiderski
"Au delà du dispositif réglementaire normal pour un transfert d'activité, nous avons proposé aux salariés concernés des alternatives sous forme de reclassement, notamment auprès de SNCF, ou d'accompagnement financier plus favorable pour poursuivre des projets individuels. A ce jour, la majorité des salariés a souhaité bénéficier de ces alternatives. Pour les autres, le transfert automatique sera mis en œuvre conformément au dispositif défini dans le code du travail."
Un marché qui n'a pas tenu ses promesses
La fermeture de la plateforme de Lyon et la mise en sous-traitance de l'activité, c'est un peu la faillite des "cars Macron". La libéralisation du marché national en 2015 devait créer plusieurs milliers d'emplois. Prévisions trop optimistes selon les spécialistes.
Deux ans plus tard, il ne reste plus que 3 concurrents : Flixbus, Isiline et Ouibus, qui tous perdent de l'argent faute d'un taux d'occupation plus élevé. Le nombre de passagers en France est 4 fois inférieur à celui de l'Allemagne.
Ouibus, numéro 2 sur le marché, a perdu 30 millions d’euros en 2016 pour un chiffre d’affaires total du secteur qui n’a atteint que 83,2 millions d’euros, selon Rue 89-Lyon.