Une carte publiée par l'IGN mercredi 13 novembre 2024 révèle l'inégale répartition du temps d'accès à une gare TGV sur le territoire français. Dans la région Occitanie, où le projet de ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse fait débat, de nombreuses grandes villes restent à plus de 90 minutes de la gare TGV la plus proche.
Si le TGV a totalement transformé notre rapport aux distances en réduisant les temps de voyage, encore faut-il pouvoir se rendre rapidement dans une gare pouvant accueillir ce fameux train à grande vitesse. En réalité, le temps d’accès à ce type de gare varie considérablement sur le territoire français.
C’est ce que révèle une carte IGN parue ce mercredi 13 novembre en s'appuyant sur des données de la SNCF. L'inégale répartition des gares se confirme dans la région Occitanie où les conditions d’accès diffèrent grandement en fonction du lieu de résidence.
"L'accès a une gare TGV n'est pas le critère le plus fondamental. L'important est d'avoir une simple gare près de chez soi où des trains passent fréquemment", tempère François Delétraz, président de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT).
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— IGN France (@IGNFrance) November 12, 2024
🚄 Le #TGV a totalement transformé notre rapport aux distances en réduisant les temps de voyage, avec un accès au #train à grande vitesse qui varie énormément sur le territoire. 📍
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L’Aveyron particulièrement touché
Si le centre de la France et la diagonale du vide sont les premiers concernés dans le pays par le manque de gares TGV à proximité, ce sont les départements de l'Aveyron et de la Lozère qui en payent le prix dans la région Occitanie. Par exemple, un habitant de Rodez se situe à plus de 90 minutes de la gare TGV la plus proche.
Dans les grandes villes de la région, il faut noter un éloignement certain de trois préfectures : Auch (Gers), Foix (Ariège) et Albi (Tarn). Toutes sont situées à plus d'une heure de trajet de la gare TGV la plus proche.
"Cette carte est politique. Les élus veulent absolument des gares TGV mais font moins attention à la fréquence des trains dans les petites gares", critique de son côté François Delétraz.
Une gare TGV ne garantit pas une grande vitesse
Attention, la lecture de cette carte doit se faire avec un élément indispensable en tête. En effet, "avoir une gare TGV près de chez soi ne permet pas forcément de rouler à toute vitesse", assure le président de la FNAUT. La mise en service d’une ligne à grande vitesse (LGV) est obligatoire pour que le train circule au maximum de ses capacités.
Par exemple, si les villes de Montauban et Agen possèdent une gare TGV, c’est bien une ligne TER qui assure la liaison entre Bordeaux et Toulouse. Sur ce tronçon, le TGV ne peut donc pas circuler à plus de 160 km/h.
Le projet LGV Bordeaux-Toulouse contesté
Pour remédier à cette allure plus lente, un projet LGV a été lancé entre Toulouse et Bordeaux pour une mise en service programmée en 2032. "Une hérésie", selon François Delétraz, qui recommande une "amélioration totale de la liaison Bordeaux-Marseille avec des trains plus fréquents comprenant davantage de places". Comme lui, de nombreux opposants réclament la rénovation des lignes déjà existantes.
Pour ce projet LGV, le temps d'accès à une gare TGV a son importance. En effet, les propriétaires dans chaque commune située à moins d'une heure d'une gare desservie par cette ligne à grande vitesse doivent s'acquitter d'une taxe spéciale comprise entre 4 et 8 euros.
Au total, pas moins de 2340 communes sont concernées par cette taxe spéciale d'équipement afin de financer le projet. "Ce n'est pas la solution. On va dépenser des milliards pour gagner peu de temps. Si vous voulez un report modal de la voiture vers le train, la première règle c'est de proposer une bonne offre et une bonne fréquence des trains, conclut François Delétraz. Une ligne Intercités de qualité serait largement suffisante dans pleins d'endroits en France."