La FNSEA a indiqué, mercredi 13 novembre 2024, que les agriculteurs se mobiliseront de nouveau à l’échelle nationale à partir du lundi 18 novembre. L'objectif : attirer l'attention du gouvernement sur leurs difficultés persistantes, huit mois après le mouvement social qui a secoué le pays. On fait le point sur le mouvement dans l'Hérault.
Alors que le G20 doit s'ouvrir au Brésil la semaine prochaine, les agriculteurs ont annoncé de nouveaux blocages. Sur France Inter, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a indiqué, mercredi 13 novembre 2024, que de nouvelles actions auront lieu à partir du lundi 18 novembre.
L'autoroute ne sera pas bloquée
"Aujourd'hui, on ne cible pas les autoroutes", a déclaré le président de la FNSEA. Information confirmée par Jean-Pascal Pelagatti, vigneron dans l’Hérault et membre de la FDSEA. Mais les agriculteurs sont tout de même appelés à faire front contre les mesures gouvernementales qu'ils estiment insuffisantes pour lutter contre la précarité. L'objectif : attirer l'attention du gouvernement sur leurs difficultés persistantes, huit mois après le mouvement social qui a secoué le pays.
"L'urgence, c'est la trésorerie des exploitations pour passer l'hiver après un été catastrophique", lié à la plus faible récolte de blé en 40 ans.
"Nous allons reprendre la route à partir de lundi prochain" : @rousseautrocy confirme de nouvelles actions nationales des agriculteurs, mais pas de blocages d'autoroutes. "On n'est pas là pour ennuyer les Français." #le710inter pic.twitter.com/1nGZL88rOR
— France Inter (@franceinter) November 13, 2024
"Depuis de nombreux mois, on a tiré la sonnette d'alarme", prévient Jérôme Despey, vice-président de la FNSEA et président de la Chambre d'agriculture de l'Hérault. Les éleveurs du département se préparent donc. Un rassemblement est prévu lundi 18 novembre à Montpellier, suivi d'un déplacement devant la préfecture où des panneaux de communes seront accrochés aux grilles du bâtiment. "On va aussi rebâcher les panneaux des villages pour la symbolique", avance Jean-Pascal Pelagatti. Il continue : "notre but, c'est de gêner le moins possible les citoyens, donc on ne va pas bloquer l'autoroute. On a besoin que l'opinion publique reste avec nous".
Vers un quota d'importation de viande latino-américaine ?
L'accord du Mercosur est une des raisons de cette mobilisation. Depuis quelques semaines, l’Union européenne fait de nouveau pression pour faire passer l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie). Et ce, malgré le désaccord de la France. "Cet accord commercial qui lie une partie des États d’Amérique du Sud à l’Europe risque d’avoir des conséquences dramatiques" pour l’agriculture française, a expliqué Arnaud Rousseau sur France Inter.
Lors d'une prise de parole du président de la République Emmanuel Macron le 17 octobre 2024, il a déclaré que “le Mercosur, en l’état, n’est pas un traité qui est acceptable”.
Mais que prévoit cet accord ? Il devrait faciliter les exportations de produits industriels et de services des pays européens contre l’arrivée massive de produits alimentaires et agricoles des pays du Mercosur. Un accord qui inquiète vivement les agriculteurs français, qui craignent la concurrence déloyale de produits non soumis aux normes d’hygiène françaises, et donc à des prix bien inférieurs à ceux du marché.