Depuis plusieurs semaines, des panneaux indicateurs de ville sont régulièrement à l'envers. Il ne s'agit pas d'une erreur des services municipaux, mais d'une manifestation des syndicats agricoles qui dénoncent pèle-mêle des mesures et règlements qui les font "marcher sur la tête".
Le geste est bien rodé. Ce n'est pas la première fois que l'équipe opère. Ils ont à leur actif plusieurs retournements de panneaux. Les Jeunes agriculteurs de l'Hérault participent à l'opération "On marche sur la tête". Elle consiste à retourner les panneaux d'entrée des villages. Et à y revenir régulièrement.
Un secteur en crise
César Astruc a rencontré le maire de sa commune, Sérignan, pour l'avertir. "C'est l'image de la commune, donc quand ils ont vu les panneaux à l'envers, ils les ont remis à l'endroit", explique le viticulteur des Jeunes agriculteurs de l'Hérault.
Sérignan, Servian, Espondeilhan ou Puissalicon, l'épidémie des panneaux retournés s'est propagée dans tout le secteur. L'idée : sensibiliser le public aux difficultés de l'agriculture.
Dans la région par exemple, c'est la concurrence avec les vins espagnols qui pose problème. Les trois quarts des exploitations sont passés à un haut niveau de certification environnementale.
Vers une mobilisation d'ampleur
On produit mieux. Mais plus cher. Et c'est bien là que le bât blesse.
"Il y a beaucoup de produits phytosanitaires qu'on n'utilise plus parce qu'ils ne rentrent plus dans le cahier des charges pour produire du vin, résume Benjamin Boillat Rami, le président des Jeunes agriculteurs de l'Hérault. Et face à cela, on fait rentrer du vin d'Espagne qui utilise des produits que nous n'avons plus le droit d'utiliser depuis des années. On n'est plus du tout concurrentiel. On n'a plus du tout de prix rémunérateurs, on ne joue plus dans la même cour."
Baisse de la demande, concurrence étrangère, changement climatique, la viticulture de Méditerranée traverse une crise historique. Les organisations syndicales majoritaires appellent à une grande manifestation samedi à Narbonne. Et elles promettent une mobilisation d'ampleur.