"On demande à vivre de nos produits, tout simplement". En colère contre la politique du gouvernement, les agriculteurs manifestent à Albi

Après avoir inversé le sens des panneaux de certains communes, la FDSEA et les jeunes agriculteurs du Tarn concrétisent leur mobilisation, mardi 14 novembre 2023, dans les rues d'Albi.

La Fédération des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et les Jeunes agriculteurs du Tarn appellent à la mobilisation, mardi 14 novembre 2023, dans les rues d' Albi avec un slogan : "On marche sur la tête". Objectif : dénoncer la politique actuelle du gouvernement que ces syndicats agricoles accusent de "marcher sur la tête",  en prônant "l'autosuffisance alimentaire en permanence, tout en nous mettant des bâtons dans les roues." France 3 Occitanie est allée à leur rencontre pour faire le point sur leurs revendications.  

Cette année, la parcelle de vigne de Christophe Caussé à Gaillac, n'a produit que trente hectolitres de vin. Soit trois fois moins qu'une année standard, à cause du mildiou. Pour le viticulteur, la restriction d'utilisation des traitements phytosanitaires aggrave la situation. 

"On a moins de traitement possible, ça c'est sûr avec moins de produits. Et des risques supplémentaires de mildiou, ça c'est clair", témoigne le secrétaire adjoint à la FDSEA. "On a passé quelques années où on eu des années favorables et défavorables au mildiou, où on était assez tranquille. Mais cette année, comme on a eu en 2023, on se pose des questions sur l'avenir et les traitements possibles".

À cause du mildiou et des aléas climatiques, le viticulteur a accusé près de 70 % de perte de récolte cette année, sans augmentation du prix de vente. 

"Les prix de vente n'augmentent pas, ils sont en baisse", argumente Christophe Caussé. "Et par rapport à nos concurrents européens, on ne peut plus faire face. On ne demande pas spécialement de l'argent, on demande à vivre de nos produits. Tout simplement !" 

Hausse des charges

Pour Nicolas Séménoux, éleveur céréalier, il faut assouplir certaines normes et supprimer des taxes.

"On nous rajoute sur les carburants, sur l'utilisation des eaux d'irrigation, sur tout un tas de facteurs de productions, qui nous amène à dire, est ce qu'on veut continuer à produire ou non", avoue le co-secrétaire général des Jeunes agriculteurs du Tarn.

Son exploitation s'étend sur 300 hectares pour 110 bovins, l'utilisation des machines agricoles est incontournable. En 2024, comme tous les agriculteurs, ils ne bénéficiera plus de carburant à prix réduit. Le gouvernement envisage à compter de 2024 de supprimer la détaxe sur le gazole dont bénéficient les agriculteurs.

"Ça va représenter des milliers d'euros par an de hausse de charge", décrit-il encore. "Sur l'exploitation, que ce soit, la moissonneuse, la télescopique, ou les trois tracteurs, on est obligé de les allumer pour faire fonctionner l'exploitation. Donc une hause considérable". 

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Après les panneaux de signalisations retournés, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs appelent maintenant à manifester dans le centre d'Albi. Plusieurs rues seront d'ailleurs bloquées à la circulation dans la matinée, pour laisser passer le cortège, comme en informe la préfecture du Tarn, dans un communiqué de presse. Il s'élancera à 12h30 du rond point du Séquestre. Michel Vilbois, le préfet, recevra une délégation pour entendre leurs revendications et échanger avec eux. 

( Avec Louis Perrin et Adeline Raynal)