Gazole non routier : le gouvernement envisage de supprimer l'aide fiscale, un coup de massue pour le monde agricole

Le gouvernement voudrait supprimer l'aide fiscale du gazole non routier dans le budget 2024. Les agriculteurs bénéficient jusqu'ici d'un tarif préférentiel. Mais cela pourrait changer et ce n'est pas une bonne nouvelle pour le secteur.

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Le GNR, le " Gazole Non Routier " est dans le collimateur du gouvernement, qui envisage de réduire cet avantage fiscal dans le budget 2024. Un coup dur de plus pour les agriculteurs qui bénéficient d'un tarif préférentiel.

Un seul tarif pour le gazole ?

Faire le plein, c'est un moment difficile et coûteux pour les entreprises de travaux agricoles. Avec le gazole non routier, elles bénéficient d'une fiscalité plus douce. Mais jusqu'à quand ? Le gouvernement veut réduire cet avantage pour l'aligner peu à peu sur le tarif grand public.

Pour le secteur agricole, c'est un nouveau coup dur : "On tourne avec un gazole à 1,12 euro aujourd'hui", avoue Emeric Laureys du syndicat des travaux agricoles des Hautes Pyrénées. "Et on va aller jusqu'à 2 euros. C'est un manque énorme pour nos entreprises. Cette charge supplémentaire, on ne peut pas la répercuter sur nos clients."

Augmentation des charges

Dans les champs, les moissonneuses tournent à plein régime en cette période de récolte du maïs. Au rythme de 25 litres par heure, les machines engloutissent des centaines de litres de carburant durant les moissons. Un poste de dépense incompressible alors que l'entretien et les réparations des engins augmentent aussi avec l'inflation.

"Les matières premières et l'industrie mécanique, elles ont augmenté de 40%", rajoute Emeric Laureys. "Que ce soit les pièces de remplacement, des métaux et même les engrais dans les cultures, tout est beaucoup plus cher aujourd'hui".

Chutes des prix de vente

Avec l'inflation, les coups d'une récolte ont déjà connu une hausse cette année et les agriculteurs voient d'un très mauvais œil une nouvelle augmentation alors même que le prix de vente des céréales est en train de fléchir.

"Avec le prix des céréales qui descend actuellement, on a des charges qui sont de plus en plus élevées", témoigne Yves Ibos, agriculteur céréalier. "Le problème c'est que l'an dernier, on vendait le maïs à 300 euros la tonne et cette année c'est seulement 180 euros. C'est sur ça va être compliqué si ça continue comme ça".

La mesure n'a pas encore été définitivement adoptée. Le gouvernement envisage d'étaler la mesure sur plusieurs années pour en réduire l'impact. Mais le monde agricole préférerait qu'il revoie sa copie.

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