Le gouvernement lancait, mardi 19 septembre, les assises de la mobilité. Trois mois de concertations qui doivent aboutir à une nouvelle loi d’orientation début 2018. L’objectif est de faire plus de place aux modes de transport doux... en attendant, la cohabitation est difficile
C’est parti pour trois mois de concertations autour de la mobilité. Une vaste réflexion qui doit aboutir sur une nouvelle loi d’orientation des mobilités début 2018. L’objectif est de réduire la part de la voiture individuelle pour faire plus de place aux modes de transport doux.
Selon un rapport de l'association Shift Project, publié pour l’occasion, la généralisation du covoiturage et du vélo permettrait de réduire les émissions de CO2 de 60 % dans les zones périurbaines.
Le fort potentiel du vélo et du covoiturage
Les rapporteurs du rapport du Shift Project,se sont intéressés aux zones périurbaines qui rassemblent 43 % de la population française (27 millions d'habitants). Cinq solutions ont été passées au crible : le télétravail, la distribution à domicile des achats, le covoiturage, le vélo et les transports publics express (type train, tramway...).
Deux scénarios sont envisagés à horizon 2026. L’un dit "volontariste" s’appuie sur une offre ambitieuse mais réaliste au regard des investissements actuels. L’autre est baptisé "potentiel maximal" et se base sur le fait que les solutions proposées sont utilisées chaque fois que cela est possible. Par exemple, ont été pris en compte tous les trajets pouvant être covoiturés ou en encore toutes les journées pouvant être télétravaillées.
L’étude démontre que le principal potentiel de réduction des émissions provient du vélo et du covoiturage. En cumulant les différentes solutions, on atteint une baisse de 58 % dans un scénario "potentiel maximal" et de 25 % dans un scénario "volontariste". Pour les experts du Shift, "le système vélo est un élément incontournable sans allongement significatif des temps de transport, de l’ordre de +10 %". Il englobe les vélos à assistance électrique, les vélos cargo pour transporter courses et enfants, ainsi que les speed-pedelec, autrement dit des vélos électriques rapides.
Cohabitation auto-vélo-piétons : le désamour
La relation vélos-auto est comme la relation vélo-piétons sur l'espace partagé .... C'est difficile voire conflictuel. Ces cohabitations peuvent gravement déraper, il semble que le premier obstacle soit un manque de culture vélo.De multiples accidents corporels surviennent à Lyon comme dans la plupart des grandes agglomérations. Des accidents qui impliquent des cyclistes mais aussi de nombreux piétons.
Des accidents liés au manque de connaissance de l'espace partagé dédié aux modes doux et à la cohabitation entre piétons, voitures et vélos. Des espaces qui diffèrent selon les lieux. Ainsi les aires piétonnes, par exemple, donnent la priorité aux piétons mais permettent l'accès aux vélos qui doivent rouler «au pas», soit 6 km/h. Une réglementation pas toujours respectée.
Enfin, les bandes cyclables dessinées à la hâte selon un parcours parfois improbable, sont illisibles pour les autos et incitent les vélos à dévier de ces itinéraires. En somme l'espace peut et doit être partagé, à la seule condition que chacun dispose de son espace propre...les piétons sur les trottoirs, les vélos sur des pistes cyclables et les autos sur la route ... c'est simple non?