Pour Corinne Diacre, première femme à entraîner une équipe de foot pro en France, le Clermont Foot (L2), avoir une femme entraîneur, "ce n'est pas encore entré dans les moeurs".
"Ce n'est pas dans l'air du temps d'avoir une femme entraîneur, ce n'est pas encore entré dans les moeurs", a regretté au micro d'Europe 1 la nouvelle coach du club auvergnat de Ligue 2, préférant au passage le label d'"entraîneur" à entraîneuse. "Le mot entraîneuse a une définition qui a une autre signification", explique-t-elle.
Quant à la question de savoir pourquoi il a fallu attendre 2014 donc pour voir une femme arriver sur le banc d'un club professionnel, "il faut le demander aux présidents de clubs", a répondu l'ex-entraîneur adjoint de l'équipe de France féminine.
Une certitude: Corinne Diacre ne veut pas revenir sur l'affaire Helena Costa, la Portugaise nommée avant elle à ce poste, avant de claquer la porte: "Pour moi l'affaire Helena Costa c'est du passé, (...) on a une saison à préparer, moi j'ai une équipe à construire. Je fais mon travail sans m'occuper de ce qui s'est passé avec Helena Costa".
Et ça change quoi pour elle d'entraîner des messieurs ? "Ça fait trois jours que je suis parmi eux: je n'ai pas vu de différence, sinon qu'ils ont plus de muscles. C'est la seule différence ! Ce n'est pas un sujet pour moi !". "Et je ne les appelle pas -les filles-, ne vous inquiétez pas !"
Quant à la perception des joueurs sur le fait d'avoir une femme à leur tête, elle ne la craint pas: "A partir du moment où le président (NDLR: Claude Michy) a décidé de mettre un entraîneur aujourd'hui qui est d'un genre différent... Je pense qu'ils savent très bien que le Président n'a pas envie de les envoyer dans le mur".
Corinne Diacre, 39 ans, capitaine des Bleues et 121 sélections en équipe de France entre 1993 et 2005, s'est engagée pour deux saisons avec Clermont Foot.