Oubliée depuis plus de 1000 ans, une forteresse arverne refait surface

Un site archéologique remarquable est en cours de fouille dans la montagne bourbonnaise. A Molles, près de Cusset, un archéologue clermontois et une douzaine d’étudiants travaillent sur les traces d’une forteresse arverne datant de l'antiquité tardive.

Au sommet d’un éperon rocheux, recouvert de bois, de la mi-juillet à la mi-août, Damien Martinez, archéologue doctorant à l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, et une douzaine de fouilleurs, creusent, dessinent, font des relevés. La majorité du groupe est constitué d’étudiants auvergnats, rhônalpins, et bourguignons. Depuis 2010, c’est la quatrième campagne de fouilles archéologiques qui se déroule sur le site dit de « la Couronne ». La zone fait 6.000 m², un quart de cette surface a été analysée pour l’instant. En plus des ruines de différents bâtiments, quelques pièces de mobilier ont été découvertes, notamment des fragments de poteries et de céramiques.

Une forteresse symbole du pouvoir arverne et de l’Eglise

Le site date de l’antiquité tardive, aux environs de la fin du 4ème, début du 5ème siècle. Les Arvernes ont construit sur ce point haut une place fortifiée, où se trouvait aussi une église. Il s’agissait pour les Arvernes et pour l’Eglise d’installer un relai de leurs pouvoirs respectifs, pour évangéliser et contrôler les populations de cette partie de la montagne bourbonnaise. Le site a prospéré durant une bonne partie de la période mérovingienne. Au 7ème siècle, pour une raison inconnue, le site a subit un violent incendie. Ensuite, la forteresse est restée occupée jusqu’aux alentours de l’an mille, avant de tomber dans l’oubli. Au 19ème siècle, le site est partiellement fouillé. Une publication de l’époque par une société savante met Damien Martinez sur la piste de la forteresse.

Un site archéologique majeur

La particularité du site est d’être en très bon état de conservation. Contrairement à ce qui se faisait à l’époque, les constructions n’ont pas été faites en bois, mais en pierre, ce qui est rare. Le site comprend deux parties. La première est un mur de fortification de plus de trois mètres de large. Il montre que cette implantation arverne avait bien une vocation défensive. C’est à cet endroit que l’on trouve les vestiges de l’incendie qui a ravagé le site à la fin du 7ème siècle. La seconde partie est avant tout constituée par les restes une église. L’édifice trapu et imposant devait faire 7 à 8 mètres de haut. Des emplacements de sarcophages, et celui d’un autel, sont nettement visibles. Les fouilles devraient, probablement, se poursuivre tous les étés, jusqu’en 2020. Elles ont déjà donné lieu à des publications scientifiques qui vont s’enrichir.

Campagne de fouilles 2015

 

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