Canticum Novum : un Voyage en Espagne initiatique et poétique

Pour la journée des enfants, mardi, le Festival de la Chaise-Dieu a invité l'ensemble stéphanois Canticum Novum à offrir à un auditorium Cziffra plein à craquer un voyage à Tolède au XIIIe siècle en compagnie d'Hayim, un jeune garçon juif, et de ses amis Elizabeth et Kassem. Un embarquement réussi !

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A première vue, présenter un spectacle de musique sacrée médiévale à des enfants de 3 ans : le pari est osé ! Et pourtant, après une heure de Voyage en Espagne, guidés par l'ensemble Canticum Novum, il est indéniablement réussi. Dans un auditorium Cziffra plein à craquer, pendant près d'une heure, pas un bruit, pas un baillement. Mais des regards d'enfants, et de grands, captivés par un spectacle drôle, poétique et fort intelligent.

Voyage en Espagne, c'est l'histoire de Hayim,

un jeune callligraphe juif de 10 ans, qui découvre un amour naissant entre sa jeune et belle voisine, la chrétienne Elizabeth et son ami Quassem, fils de l'un des meilleurs musiciens arabes de la cour. Ce spectacle a été créé il y a 5 ans  autour de l’interculturalité et de la ville de Tolède au XIIIe siècle. "On a créé tout le spectacle autour d’un chansonnier espagnol du XIIIe qui s’appelle "Les Cantigas de Santa-Maria" , qui est un chansonnier qui rassemble plus de 400 chansons et qui a la particularité d’être un chansonnier interculturel dès le XIIe siècle, explique Emmanuel Bardon, le directeur musical de l'ensemble. C’est un chansonnier chrétien, écrit à la cour du roi Alphonse X le Sage, qui est un roi chrétien, mais on sait que ses chansons étaient accompagnées par des chanteurs et des instrumentistes qui venaient également de traditions juive et musulmane."

De la musique, une belle histoire, et un théâtre d'ombres


Pour créer le spectacle, l'ensemble est donc aller piocher dans ce chansonnier des Cantigas. Mais il a aussi choisi des pièces issues de la tradition juive dans tout le répertoire musical des romances séfarades. "Les séfarades, c’est le peuple juif d’Espagne, avec cette langue très particulière qu’est le ladino, qui mélange du castillan, un peu d’hébreu et un peu d’autres langues. On a aussi choisi quelques pièces de tradition musulmane, et puis on a demandé à un auteur Stéphanois, Gilles granouillet, avec son épouse Annick Picchio d’écrire un texte", contine Emmanuel Bardon.

Pour le décor, et aussi pour rendre le spectacle lisible et captivant quelque soit l'âge, un petit théâtre d'ombres est installé derrière les musiciens-comédiens. Quelques tapis orientaux sont disposés sur le sol... Et c'est parti pour les folles aventures de nos 3 guides dans les rues de Tolède.

"On a créé ce spectacle pour qu’il puisse permettre au public, le plus jeune comme celui un peu plus âgé, de découvrir des répertoires de notre culture, mais aussi de se questionner sur la manière dont on vit avec l’autre", explique Emmanuel. Car c'est bien là l'essence-même du projet du Canticum Novum : l’interculturalité. "De quelle manière, aujourd’hui, en interprétant des musiques qui viennent du Moyen-Âge ou de la Renaissance, on se questionne sur l’interculturalité et le vivre-ensemble. La musique donne du sens à quelque chose dans nos vies au quotidien."

Interculturalité et respect


"Ce qui est pour nous très important,
c’est que tout part du musicien, et tout part de l’envie d’un musicien de s’approprier un répertoire, qu’il soit de sa culture ou pas. A partir du moment où il a cette envie, avec bien sûr le respect de ce qu’il a entre les mains, de se l’approprier avec les contraintes de son instrument, tout va bien. Par exemple sur ce spectacle, Aliocha joue du Nyckelharpa : c’est un instrument qui vient de Suède, qui ne vient pas du tout d’Espagne ni du bassin méditéranéen, et pourtant, Aliocha s’approprie avec énormément de respect et de vivacité et de talent tous ces répertoires qui viennent du sud de l’Europe."

Et, sans aucune hésitation possible, il faut bien reconnaître que ce pari un peu fou est un succès. Au bout d'une heure à suivre les aventures de nos 3 héros dans les rues de Tolède au XIIIe siècle, une heure pendant laquelle Emmanuel a même pris le temps de faire une pause dans l'intrigue pour présenter au public les différents instruments utilisés sur scène (qui ne sont pas si communs que ça, il faut bien l'avouer !), on resort heureux et conquis devant la beauté et l'intelligence du spectacle auquel on vient d'assister. Et l'on se dit que l'an prochain, on reviendra, mais avec ses enfants cette fois !


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