Loutre y es-tu ? Les bords de Loire reconnus « havre de paix » pour la loutre !

C’est le 81ème site français ainsi « labellisé » par la Société pour la Protection des Mammifères, sous l’égide du ministère de l’Environnement, une ancienne gravière où les naturalistes ont trouvé des traces de loutre.

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Etienne Valladier a passé une bonne partie de sa vie à pister la loutre, ce petit mammifère fragile, sensible à la pollution mais désormais classé espèce protégée depuis 1981.
Il nous conduit sur le bord de l’étang du Lauzet, sur la commune de Coubon, aux portes de l’agglomération du Puy-en-Velay (Haute-Loire).
« Regardez, ce sont des empreintes de loutres, on reconnait les quatre doigts mais on ne voit pas la trace du pouce », dit-il agenouillé dans le sable. Un peu plus loin : « Et là ce sont ses épreintes, autrement dit ses excréments et les traces sont récentes ! ».
Cette ancienne gravière n’est plus exploitée depuis plus de quinze ans, le site de huit hectares en bordure de Loire vient d’être racheté par l’association « SOS Loire-Vivante » afin de le rendre à la nature.
Pour Roberto Epple, le président de cette association de protection de l’environnement, c’est évidemment une bonne nouvelle.
« Ce retour de la loutre est un signe encourageant, c’est un indicateur d’une certaine diversité, il y a ici des écrevisses et des poissons pour qu’elle puisse se nourrir ».


Chasse intensive

Etienne Valladier lui en est persuadé, la loutre n’a jamais complètement disparu du département de Haute-Loire, quelques individus ont été préservés notamment dans les zones difficilement accessibles du haut Allier.
Mais elle a bien failli disparaitre pour deux raisons explique t-il : « d’abord à cause de la pollution des milieux aquatiques où elle vit et d’autre part à cause d’une chasse intensive, il y a quelques années une peau de loutre équivalait à un mois de salaire d’ouvrier agricole, c’était une manne supplémentaire pour faire vivre une famille ! ».
En 1972 la chasse de la loutre pour sa précieuse fourrure a été interdite.
Quelques années plus tard, le naturaliste a eu la chance de voir le mammifère recoloniser les cours d’eau.
Aujourd’hui le site de l’étang du Lauzet à Coubon (Haute-Loire) a été reconnu comme « havre de paix pour la loutre » par la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères.
L’association SOS Vivante s’est engagée à protéger le milieu tout en l’ouvrant au public.
« La loutre est sensible à la pollution, si elle consomme des poissons intoxiqués elle va disparaitre. Et puis il faut savoir que la loutre est utile, elle limite la prolifération des écrevisses américaines et de Californie dans la Loire », précise Etienne Valladier.
S'il est difficile d’évaluer précisément le nombre de loutres présentes dans la Loire, l’Allier et quelques uns de leurs affluents, ses défenseurs espèrent qu’à partir de là, l’espèce va pouvoir conquérir d’autres secteurs, le haut du bassin de la Loire et même passer en Ardèche pour se développer dans le bassin du Rhône, voilà pourquoi ils militent pour le classement de la haute vallée de la Loire comme réserve naturelle, un projet qui ne fait pas l'unanimité.

L'association SOS Loire Vivante vient d'acquérir 8 hectares de zones humides en bordure de la Loire aux portes de l'agglomération du Puy-en-Velay (43). Les naturalistes ont découvert des traces de loutre, une espèce protégée depuis plus de trente ans. Le site vient d'obtenir le label "havre de paix pour la loutre". Intervenants : Etienne Valladier, naturaliste ; Roberto Epple, président SOS Loire Vivante. Reportage Gérard Rivollier, Elodie Monnier. Montage : Dominique Leyerloup.

 

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