Le ministère de l'Environnement et l'Etablissement Loire s'interrogent sur l'avenir du saumon de l'Allier. Ils lancent deux mois de consultation pour interpeller les élus des collectivités territoriales et définir avec eux une stratégie à long terme.
Lorsqu'il contemple la rivière, Patrick Martin a de quoi être satistait. Le directeur de la salmoniculture de Chanteuges peut mesurer le travail accompli depuis 15 ans pour sauver le saumon de l'Allier. Grâce aux comptages effectués à la passe à poissons de Vichy, on sait que 1500 saumons sont remontés cette année. En 1996, 235 seulement avaient atteint les zones de frayères, et 860 en 2011.
Trois facteurs conjugués expliquent cette remontée record :
- des survies en mer qui ont certainement été très favorables et qui se sont concrétisées par des remontées de saumon tout le long de l'Atlantique nord
- une amélioration de la qualité de l'eau
- les résultats des opérations de soutien.
On peut passer aujourd'hui de la phase de conservation où on évitait simplement l'exctinction de cette espèce, où on voulait sa sauvegarde, à une phase de développement et de valorisation. Patrick Martin, directeur de la salmoniculture de Chanteuges
Pour sauver le saumon de l'Allier, 1 million d'alevins ont été déversés par la salmoniculture de Chanteuges depuis 2001. Il s'agit maintenant d'interpeller élus et décideurs des conseils départementaux et régionaux pour savoir quel avenir sera réservé au saumon. En clair : va t-on se contenter de le sauvegarder ou passer à un stade de valorisation?
L'enquête menée par Le Ministère de l'environnement et l'Etablissement public Loire jusqu'à la fin octobre vise à définir une stratégie à long terme. Pour l'instant, 6,6 millions d'euros ont été investis entre 2007 et 2012 par l'Agence de l'eau pour supprimer une partie des obstacles empêchant la remontée du saumon. Reste à encore améliorer la qualité de l'eau et définir une gestion cohérente de l'ensemble de la faune piscicole. Car le gros point noir n'est autre qu'un autre poisson, le silure, qui prolifère dans l'Allier et la Loire, et qui est grand consommateur de saumon.