Cela fait une semaine qu'ils sont en grève pour dénoncer le manque de moyens et le gel des recrutements. Et jeudi soir, le mouvement des pompiers du Puy-de-Dôme est monté en température. Ils ont séquestré deux heures durant un élu du Conseil départemental.
Les pompiers du Puy-de-Dôme voient rouge depuis qu'ils ont appris, début décembre, que les 14 embauches de pompiers professionnels prévues en 2016 n'auront pas lieu! 2017 sera également placée sous le signe de l'austérité puisque le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS 63), financé par le Conseil départemental, devra faire une économie de 4 millions d'euros sur son budget annuel.
On n'a plus de tuyaux dans les camions, on n'a plus rien pour former, nos personnels volontaires n'ont plus rien en habillement! (Un pompier du SDIS 63)
L'intersyndicale du SDIS 63 a déclaré hier, dans un communiqué : "Nous avons perdu confiance en nos élus!". Les hommes et femmes du feu dénoncent "l'augmentation incessante" du nombre d'interventions (36 000 en 2005 contre 50 000 en 2015), "mais les moyens alloués ne suivent pas", déplorent-ils. Or, ils expliquent qu'un protocole d'accord avait été signé le 6 mars 2014 entre le président du département du Puy-de-Dôme et les organisations représentatives du personnel. Il prévoyait un temps de travail supérieur pour les pompiers alors en poste, en contrepartie du recrutement de 42 sapeurs pompiers professionnels entre 2014 et 2016.
Les esprits s'échauffent
En grève depuis une semaine, les pompiers du Puy-de-Dôme réclament la création des 14 postes initialement prévue en 2016, le refus de toute coupe budgétaire et une réorientation de la politique de fonctionnement du SDIS 63. Une politique dont ils estiment qu'elle "dilapide l'argent public, préférant la quantité de centres d'intervention et des véhicules à la qualité du travail, sans se soucier d'efficacité opérationnelle".On a demandé des éléments pour prendre des décisions à la fois au colonel, qui est en train de les mettre en place, et à un cabinet extérieur (Claude Boilon, premier vice-président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme)
Jeudi après-midi, le mouvement des grévistes est monté en température. Ils ont ainsi bloqué l'entrée du SDIS à Clermont-Ferrand, avant d'y séquestrer vers 18 heures, Claude Boilon, premier vice-président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, envoyé pour négocier. Au même moment, une dizaine de pompiers ont empêché Jean-Yves Gouttebel (PRG), d'accéder au plateau du 19/20 de France 3 Auvergne, où le président du Conseil départemental devait s'exprimer sur le budget du département. Au SDIS 63, après l'intervention de la police, Claude Boilon était libéré vers 20 heures.
Vendredi matin, l'action prévue par les pompiers est moins musclée. Ils ont prévu de sensibiliser la population à leur travail, place de Jaude à Clermont-Ferrand. Dans l'après-midi, les grévistes doivent être reçus par Jean-Yves Gouttebel, à l'issue du conseil d'administration du SDIS 63 organisé en préfecture.