Alors que la date du pèlerinage de Notre Dame d'Orcival s'approche, nous vous proposons de partir à la découverte de la basilique où, le jour du solstice d'été, les points importants de l'architecture sont éclairés, prouvant le savoir-faire étonnant des bâtisseurs.
En 1989, Louis Perrier, ancien curé de Besse, s'émerveillait ainsi des jeux de lumière qui emplissent la basilique Notre-Dame-d'Orvical lors du solstice d'été : "c'est un véritable enchantement ! Le matin du solstice à Orcival, tous les points-clés s'éclairent, le chapiteau de la Saint-Jean au fond ... Vous avez vu ce ruissellement de lumière dés le premier rayon de soleil !"
"C'est vraiment la marche vers la lumière. Vous avez vu comment ce rayon de soleil tombe là-bas sur le pilier du baptême, les quatre piliers qui soutiennent le dôme et les colonnes du choeur où je lis le mystère de l'Assomption, tout cela est souligné dés le premier rayon de soleil ! La lumière joue vraiment un rôle de révélateur de l'architecture et en même temps, elle nous donne l'envie de marcher vers cette lumière, d'en connaître un peu plus !"
La basilique d'Orcival fait partie de ce qu'on appelle les églises majeures d'Auvergne avec Saint-Nectaire, Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand, Issoire et Bridoude. Mais, blottie dans un ceux des montagnes, emplacement inhabituel pour un édifice religieux, elle pose toujours de nombreuses questions.
Le fait d'avoir construit la basilique à flanc de montagne la prive d'un portail ouest. Comme l'immense majorité des églises, elle est donc orientée à l'est, vers le lever du soleil, vers la lumière.
Quant à l'origine du nom Orcival, une théorie domine : "Orcival viendrait d'une racine pré-celtique ourche qui veut dire "la source" et val pour la vallée, ce qui donne "la vallée de la source" indique Jérôme Coppack, guide-conférencier. "On retrouve cette mention ailleurs dans la toponymie locale comme à Orcines ou à Saint-Ours-Les-Roches."
A l'origine, une source coulait d'ailleurs à l'intérieur de la basilique, mais elle a été détournée.
A l'intérieur, les symboles religieux sont riches et nombreux : "nous avons des chapiteaux que l'on nomme chapiteaux in folio qui ressemblent à deux livres empilés fermés. Certains y voient l'ancien et le nouveau testament. Ils sont placés systématiquement dans cette partie de l'église qu'on appelle avant-nef ou narthex."
La fameuse "Vierge en majesté", vénérée pour son pouvoir de guerison, attirait les pèlerins dès le XIIème siècle au même titre que les reliques. Ce qui frappe lorsqu'on l'observe, c'est la grandeur de ses mains.
"Ces mains nous semblent un petit peu démesurées" raconte le Père Jean-Marc Couhert, curé d'Orcival. "Elles ne retiennent pas l'enfant mais elles semblent l'offrir, le pousser en avant. Elles semblent nous dire : accueillez-le, prenez-le chez vous. Dans l'évangile, le Christ dit : je suis le vrai chemin qui conduit à la vie. Marie, ici, semble nous dire : prenez-le, qu'il soit votre chemin, votre guide."
Notre-Dame d'Orcival était aussi parfois appelée Notre-Dame-des-Fers pour son intercession en faveur des détenus d'où la présence de boulets sur le bâtiment.
Orcival est également très fréquentée par les géobiologistes qui s'intéressent au courants magnétiques et aux courants d'eau souterrains. Ils affirment que c'est un lieu très chargé.
Apparemment, c'était aussi un lieu sacré bien avant la construction de la basilique. "On n'a pas une certitude exacte mais on estime qu'il y a un peu plus de 2.000 ans, il y avait un lieu de culte celte ici" indique Jérôme Coppack. "La source qui a été utilisée au niveau du narthex pour le baptême était utilisée bien auparavant par ces Gaulois, ces Celtes, comme lieu de culte."
On ne connait pas la date exacte du début de la construction d'Orcival mais c'était entre le XIème et le XIIème siècle, pèriode pendant laquelle l'Auvergne a connu une riche période spirituelle et artistique.
Alors que la date du pèlerinage de Notre Dame d'Orcival s'approche, nous vous proposons de partir à la découverte de la basilique où, le jour du solstice d'été, les points importants de l'architecture sont éclairés, prouvant le savoir-faire étonnant des bâtisseurs. Intervenants : Louis Perrier (Ancien curé de Besse), Christian Lamorelle, Jérôme Coppack (Guide-Conférencier), Père Jean-Marc Couhert (Curé d'Orcival)