La récente chronique du journaliste économique sur RTL fait grincer des dents dans la cité coutelière. François Lenglet y décrit une ville sinistrée et une industrie dépassée. Les couteliers thiernois ne nient pas la crise et la concurrence, mais ils refusent cette image passéiste.
C'est ce qui s'appelle sans doute être "à couteaux tirés"... Entre François Lenglet et la ville de Thiers, il y a du désaccord dans l'air.
L'affaire remonte à mercredi 16/09. Dans sa chronique intitulée "la coutellerie de Thiers, parfaite illustration du désastre industriel français", le journaliste décrit une ville sinistrée et une industrie dépassée.
Morceau choisi : "On a l'impression d'arriver quarante ans après un séisme ou une bataille. Et c'est vrai qu'il s'est déroulé une guerre ici. Une guerre économique avec l'arrivée de la concurrence chinoise et pakistanaise dans les années 80 qui a littéralement dévasté cette sous-préfecture, naguère prospère", dit-il.
C'est presque un outrage." - Claude Nowotny (maire de Thiers)
Des propos qui irritent les habitants et les industriels thiernois. S'ils ne nient pas la concurrence internationale et la crise, ils refusent cette image passéiste.
"Je me fais l'écho de l'ensemble de la population, de l'ensemble des industriels, des élus qui se battent depuis des années pour redorer le blason de Thiers et faire en sorte que la ville soit considérée", réagit Claude Nowotny, le maire PCF de Thiers.
"De se considérer comme ça en quelques, secondes, quelques minutes, dévalorisé à l'échelle nationale, c'est presque un outrage pour les habitants de Thiers et l'ensemble du bassin thiernois", poursuit-il.
Je crois qu'une nouvelle visite s'impose." - Jean-Paul Duroux (Pdt de la marque Esprit de Thiers)
A Thiers, on met en avant le développement de la zone industrielle du Felet, à moins d'un kilomètre de l'autoroute, le centre-ville en pleine rénovation, les efforts en faveur du commerce soutenu par un plan d'aides publiques de 144 000 euros... Sans éluder les questions sur les difficultés économiques et le recul du nombre d'emplois.
"Nos entreprises se sont mécanisées, automatisées, ce qui explique qu'il y a moins de main d'oeuvre dans ce métier. Mais aujourd'hui, la coutellerie thiernoise représente encore 1500 emplois. Je crois qu'une nouvelle visite s'impose", affirme Jean-Paul Duroux, président de la marque Esprit de Thiers. A bon entendeur...