Lors d'un prélèvement en octobre 2012, l'Association ACRO a relevé une concentration de tritium anormalement élevée dans l'eau de mer dans la baie d’Ecalgrain, à proximité de l’usine AREVA de La Hague (Manche).
C'est l'ACRO, "l'Association pour le Contrôle de la Radioactivité de l'Ouest", un laboratoire indépendant d'analyse de la radioactivité, qui a fait cette annonce spectaculaire : Il y a plus de tritium (hydrogène radioactif) dans les eaux de la Manche que dans les eaux du Pacifique à proximité de la centrale de Fukushima.
L’ACRO effectue "une surveillance citoyenne" de la radioactivité dans l’environnement depuis de longues années.
Elle effectue notamment des contrôles réguliers tout le long des côtes de la Manche afin de suivre l’impact des rejets en mer des installations nucléaires.
L'ACRO se base sur un prélèvement d'eau de mer effectué le 17 octobre 2012 dans la Baie d'Ecalgrain.
Une concentration record de tritium (isotope radioactif de l'hydrogène, qui est rejeté par les installations nucléaires) a été relevée : 110 Bq/L (becquerels par litre). Une concentration cinq fois supérieure à ce qui est relevé habituellement à cet endroit.
A titre de comparaison, à proximité de la centrale de Fukushima, on relève aujourd'hui des concentrations en tritium allant de 3 à 13 Bq/L.
Voir le reportage de Pierre-Marie Puaud et Cyril Duponchel (Intervenants : Antoine Bernollin, chargé d'études et Pierre Paris vice-président de l'ACRO)
Selon l'Association, on n'avait jamais vu une telle concentration dans la Manche : "En dix ans de surveillance mensuelle à Goury, de 1998 à 2007 (ou 120 mesures), l'IRSN (l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) n'a JAMAIS mesuré de concentration supérieure à 33,3 Bq/L", explique l'association.
Selon l'ACRO, les relevés de l'exploitant nucléaire de la Hague ne mentionnent rien d'anormal le 17 octobre 2012.
Que s'est-il passé ? L'association a posé la question aux autorités et attend des réponses.
De son côté, l'Autorité de sûreté nucléaire a demandé des explications à Areva.
L'ARS qui précise qu'il n'y a pas de risque sanitaire.