Ils sont près de 2000, selon un élu, venus pour défendre le service des urgences de l'hôpital de Valognes, dans la Manche.
Parmi les manifestants, au nombre de 2.500 selon les organisateurs, de 1.700 selon la police, figuraient environ 150 élus ocaux, venus notamment des communes limitrophes de Valognes, elles aussi concernées par la fermeture. Les députés Philippe Gosselin (Les Républicains) et Stéphane Travert (PS) étaient également présents.
Après s'être rassemblés devant la mairie, les participants ont marché en silence dans les rues de la localité derrière la banderole de l'Association citoyenne de défense du centre hospitalier, co-organisatrice avec la municipalité de la manifestation.
Quelques drapeaux des syndicats qui s'opposent à la fermeture étaient également visibles dans le cortège. Arrivés devant l'hôpital, les manifestants ont observé une minute de silence dédiée à "tous les usagers des urgences".
Le 6 août, la direction avait décidé de fermer les urgences pendant 8 jours minimum, car il manquait sept urgentistes le jour et quatre la nuit pour faire fonctionner le service.
Une décision qui avait suscité une levée de boucliers. Finalement, le Service Mobile d’Urgences et de Réanimation (SMUR) de l'hôpital de Valognes avait rouvert ses portes le samedi 15 août. Une réactivation rendue possible grâce à la mobilisation des médecins du Centre hospitalier et de nouvelles offres d’intérim. L'hôpital souhaite que cette réouverture soit complète et pérenne, c’est à dire 24h/24 et 7 jours/7.
La Fédération Autonomes de la Fonction Publique Hospitalière a appellé tous ses adhérents et la population du Nord-Cotentin à soutenir le mouvement organisé par la mairie de Valognes, convaincue que cette fermeture estivale n'est qu'un galop d'essai pour la fermeture programmée en septembre. Ils évoquent notamment un projet gouvernemental visant à fermer tous les services d'urgence accueillant moins de 15.000 patients par an. En 2013, ceui de Valognes en a accueilli 13.000.
Une centaines d'élus dont 65 maires et le député Philippe Gosselin ont écrit à la ministre de la Santé Marisol Touraine pour souligner les dangers pour la population d'une telle mesure, obligeant les habitants concernés (60.000 au total) à se rendre aux urgences à Cherbourg, à 25 minutes en voiture de Valognes.
Ils y soulignent notamment que la zone concernée connaît en période estivale un afflux important de touristes, notamment sur les plages du débarquement, et que c'est aussi à la gare de Valognes que sont déchargées les matières nucléaires retraitées par Areva dans son usine de la Hague, qui concentre, à 26 km de là, le plus de matière radioactive en Europe.Par ailleurs, une pétition s'opposant à la fermeture a déjà recueilli 10.000 signatures. Ses initiateurs espèrent en rassembler le double d'ici sa remise à l'ARS à Caen le 11 septembre.
Enfin, six communes et le syndicat CGT ont déposé le 20 août, devant le tribunal administratif de Caen, un recours en référé contre la fermeture des urgences. La date d'audience n'est pas encore connue.
Le reportage de Franck Bodereau et Charles Bézard
Intervenants:
Rudy Jeanne, habitant de Bricquebec
George Victoire, habitant de Rocheville
Rémi Besselièvre, Président de l'association citoyenne de défense du centre hospitalier public du Cotentin et de promotion de la santé