Le box des accusés du tribunal de grande instance d'Alençon a été sécurisé pendant l'été. Les avocats sont choqués. Pour le bâtonnier, ce box "ressemble plus à une cage où on enfermerait des fauves que des humains".
Voilà plusieurs jours que la polémique enfle à Alençon. Durant l'été, le box des accusés du tribunal de grande instance a fait l'objet d'une rénovation un peu particulière. C'est désormais dans une cage de verre cerclée de barreaux que les prévenus sont amenés à comparaître. Dans les colonnes du Parisien, la présidente du tribunal justifie cette mesure de sécurité par la proximité avec le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, un établissement accueillant certains des détenus les plus difficiles de France.
Très rapidement, les avocats sont montés au créneau pour dénoncer un traitement dégradant des prévenus. "Ce box des accusés ressemble plus à une cage où on enfermerait des fauves et non des humains", estime Céline Gasnier, bâtonnier du barreau d'Alençon, qui y voit également une atteinte à la présomption d'innoncence: "il est évident que voir un être humain derrière des barreaux et une paroi de verre influe déjà les juges, qu'il s'agisse des juges professionnels ou des jurés d'assises". Les avocats s'inquiètent également du sort qui sera réservé aux prévenus mineurs: "nous ne connaissons pas les critères objectifs qui seront appliqués par le tribunal pour savoir quels prévenus seront enfermés dans ce box".