Chevigny-Saint-Sauveur : la fin des repas de substitution à la cantine fait débat

Début juin, le maire de Chaigny-Saint-Sauveur Michel Rotger (LR) a décidé de supprimer les menus de subtitution sans porc dans les restaurants scolaires. L'opposition et la Ligue des droits de l'homme dénoncent une mesure "unilatérale".

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
C'est la dernière décision du maire de Chevigny-Saint-Sauveur, Michel Rotger et elle n'est pas du goût de tout le monde.
A la rentrée 2017, les parents ne pourront plus opter pour un menu de substitution sans porc dans les cantines scolaires de la commune.

Le formulaire d'inscription ne propose plus ce choix et indique: " Dans le cadre du prncipe de laïcité, un menu unique est proposé. Aucun menu de substitution ne sera prévu, sauf en cas d'allergies alimentaire et sur validation d'un projet d'accueil individualisé (PAI)"
Une décision qui n'a été annoncée ni en conseil municipal ni dans les écoles.
Le maire Les Républicains de la commune se justifie en disant qu'il "applique la recommandation de l'AMF (Association des maires de France)", justification qui avait été avancée avant lui par le maire de Chalon-sur-Saône Gilles Platret (LR) lorsqu'il avait mis fin aux menus de substitution en septembre 2015.

Le guide bonne conduite laïque de l'AMF, qui a valeur de conseil et non législative, stipule: "Il est contraire aux règles laïques de déterminer les menus en fonction de motifs religieux ou philosophiques."

L'opposition s'organise


Depuis début juin 2017, depuis que les parents et les élus d'opposition sont au courant, des voix s'élèvent pour contester cette mesure.

Louis Legrand, responsable du groupe d'opposition "Un nouvel élan pour Chevigny" dénonce une "décision inadmissible, prise sans concertation, sans aucune discussion avec le conseil municipal".
Il réfute aussi l'un des arguments du maire : "supprimer ces menus de subtitution aurait un intérêt économique car cela permettrait d'éviter le gaspillage. C'est totalement faux".

La Ligue des droits de l'Homme a aussi publié un communiqué le 15 juin 2017 :
"Nous dénonçons le fait que la laïcité soit invoquée pour en bafouer les principes. Une fois de plus, elle est utilisée abusive. [...]
Pour la Ligue de Droits de l'Homme comme pour tous les véritables laïques, tous les enfants doivent se sentir accueillis et respectés à l'école. Elle doit être un des premiers lieux d'apprentissage de la tolérance et de la démocratie. Elle ne saurait être l'otage de quelques élus et de leur démagogie. Ceux-ci n’ont aucun droit à définir ce que doivent manger ou pas les enfants de la commune. C'est ce qui est respecté dans toute l'agglomération dijonnaise. Chevigny ne doit pas être une triste exception."

Si le maire de Chevigny-Saint-Sauveur maintenait sa décision, cette commune serait la première de l'agglomération dijonnaire à appliquer une telle mesure.

Les élus de l'opposition comptent lancer le débat mardi soir en conseil municipal sur la fin des menus de substitution et espèrent faire revenir sur sa position Michel Rotger .
 
Un feuilleton chalonnais médiatique et politique
  • A Chalon-sur-Saône, le maire Gilles Platret (LR) et son conseil municipal avait voté la fin des menus de subtitution le 29 septembre 2015. Un combat médiatique et judiciaire s'en est suivi.
  • Dès le 15 octobre 2015, le premier repas contenant du porc était servi dans les cantines scolaires.
  • La ligue de défense judiciaire des musulmans menée par l'acovat Karim Achaoui porte plainte contre cette décision dès fin 2015. Le tribunal administratif de Dijon se prononce contre le recours suspensif déposé par l'avocat, jugeant sur la forme. 
  • La décision sur le fond est suspendue à l'avis du défenseur des droits Jacques Toubon.
  • En janvier 2017, la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme (CNCDH) désavoue Gilles Platret : "Contrairement aux motifs avancés par le Conseil municipal de Chalon-sur-Saône, le principe de neutralité du service public ne s'oppose pas à ce que les usagers de la restauration scolaire puissent, dans la mesure du possible, bénéficier d'une alternative aux plats contenant du porc".
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information