Ce petit chameau résiste au très grand froid comme à la canicule, Vanupied va grandir dans les montagnes du Jura

En temps normal, le chameau vit plutôt dans le désert, mais plus surprenant, on en trouve aussi dans les montagnes du Jura. Des chameaux du Tadjikistan sont les nouvelles stars de la ferme de l'Enquerne à la Pesse (Haut-Jura). Les propriétaires ont à cœur de faire découvrir ces animaux à leurs visiteurs.

"C'est un rêve depuis très longtemps", livre Dorian Lécuelle, propriétaire avec sa femme de la ferme de l'Enquerne à la Pesse dans le Haut-Jura, 1160 mètres d'altitude. Depuis quelques années, cette petite arche de Noé abrite des invités venus de loin... quatre chameaux originaires du Tadjikistan, en Asie centrale. Il y a trois mois, un petit mâle est né. Il a été baptisé Vanupied. 

Ce sont des animaux vraiment fascinants.

Dorian Lécuelle, propriétaire de la ferme de l'Enquerne à la Pesse dans le Haut-Jura

Pendant des années, Dorian a cherché sans relâche ces chameaux de Bactriane. "On a eu la chance d'en trouver qui venaient d'un parc zoologique à l'étranger", raconte-t-il au micro de notre journaliste Florence Cicolella. Il y a sept ans, le paysan s'est procuré deux mâles, puis il a réussi à trouver deux femelles il y a deux ou trois ans. Celles-ci ont toutes les deux cinq ans tandis que les mâles ont respectivement huit ans et un an et demi. 

Des bêtes robustes

Les chameaux supportent bien les températures extrêmes. "Ils tolèrent beaucoup d'amplitude de degrés donc ils s'adaptent très bien dans le Jura, ils sont vraiment dans leur élément". Et d'ajouter en riant : "On voit avec leurs bosses pleines de graisse que ce ne sont pas des chameaux qui puisent dans leur réserve".

Ils s'adaptent à tout. Leurs pieds sont en forme de raquette pour éviter de s'enfoncer dans le sable ou dans la neige. Très haut sur patte pour ne pas souffrir du froid ou de la chaleur, ils ont la capacité de ne pas boire et de ne pas manger pendant des semaines entières. "Ils sont capables de porter jusqu'à 300 kg", ajoute l'habitant du Jura.

Avoir un chameau demande peu d'entretien. "Ils mangent n'importe quel végétal. Ils mangent moins que des chevaux et les granulés ne sont que des friandises", explique Dorian. 

En cette fin d'été, les camélidés ont perdu toute leur laine d'hiver et un petit duvet commence à repousser. "C'est le moment de l'année où ils sont le moins jolis, ils finissent de muer".

Lait, laine, promenades... 

Pour Dorian, le chameau est un animal d'avenir. "On a tellement de choses à faire avec, autant pour défricher qu'utiliser son lait ou sa laine", indique-t-il. Le chameau produit un lait sans lactose très gras et très protéiné. Il est possible de le boire, d'en faire des yaourts, des fromages ou encore des cosmétiques.

Sa laine est aussi "l'un des meilleurs isolants de cette planète". Les Mongols s'en servent pour isoler leur yourte. "Donc pourquoi pas compresser des cubes de laine et fabriquer des maisons, on envisage beaucoup de choses", confie le paysan. Les chameaux peuvent aussi être montés comme les chevaux, ce sont des animaux domestiques.

Actuellement, ils servent d'attraction pour les petits comme pour les grands dans cette ferme qui abritent toute sorte d'animaux comme des chèvres, des vaches, des poneys, des ânes, des moutons, des cochons, des volailles.

Dorian espère connaître d'autres naissances pour pouvoir agrandir son cheptel. "Pourquoi pas monter à quelques dizaines de chameaux, c'est vraiment un animal facile à élever donc on a tout à y gagner".

Le caractère du chameau est comparable à celui de l'âne. "Quand on veut faire quelque chose et qu'il ne veut pas, il s'arrête, se bloque un peu, puis il repart", décrit-il. Et d'ajouter : "Ils comprennent beaucoup de choses, l'intonation de la voix joue beaucoup. Quand on s'énerve, ils le savent et quand on est de bonne humeur, ils le savent aussi. Ils jouent beaucoup avec tout cela, un peu comme les enfants".

"Notre activité marche bien"

La ferme vit pour l'instant de l'élevage de vache à viande. "On fait de la vente de viande directe et on est aussi berger. On prend des vaches en pensions", précise l'éleveur. Le couple a aussi profité du potentiel touristique de la région pour ouvrir un camping et proposer des activités : "On a beaucoup de touristes hiver comme été et comme il n'y a rien pour les enfants dans le coin, ça fait que notre activité marche bien".

Pour s'occuper des animaux et exploiter les grands espaces dont ils sont propriétaires, la famille accueille des woofers. Ce sont des personnes qui sont logées et nourries à la ferme en échange de quelques services. "Ça nous permet de partager des choses et d'avancer professionnellement". 

Où voir ces chameaux de Bactriane ?

La ferme située à la Pesse est ouverte au public durant les mois de juillet et août depuis huit ans. Les tarifs sont de 7,5 euros par adulte et 5 euros pour les enfants de moins de 12 ans. Elle accueille des groupes en juin, juillet et août sur réservation.