L'épidémie de gastro a démarré en France métropolitaine tandis que celle de grippe tarde à arriver, selon le réseau de surveillance Sentinelles. Le franchissement du seuil épidémique pendant deux semaines consécutives permet de déclarer une épidémie au niveau national.
Pour la semaine dernière, le nombre des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimé par Sentinelles à 143.000 cas, soit 219 cas pour 100.000 habitants, au-dessus du seuil épidémique (194 cas pour 100.000 habitants). "Il s'agit de la seconde semaine consécutive de dépassement du seuil épidémique confirmant l'arrivée de l'épidémie en France", commente Sentinelles dans son bulletin hebdomadaire ce mercredi 20 janvier.
Les taux d'incidences les plus élevés ont été relevés en Languedoc-Roussillon (389 cas pour 100.000 habitants), Nord-Pas-de-Calais (380) et Champagne-Ardenne (363). En Bourgogne, le chiffre est 258 cas pour 100 000 habitants, l'activité est jugée forte dans la région. "L'âge médian des cas (de 2 mois à 95 ans) était de 23 ans. Les hommes représentaient 48% des cas", ajoute Sentinelles qui constate toutefois que "les tableaux cliniques (...) ne présentaient pas de signe particulier de gravité", avec un pourcentage d'hospitalisation estimé à 0,5%.
Sur le front de la grippe saisonnière, l'activité est restée faible la semaine dernière. "Le taux d'incidence des cas de syndromes grippaux (fièvre supérieure à 39°C d'apparition brutale, accompagnée de douleurs musculaires et de difficultés respiratoires) vus en consultation de médecine générale a été estimé à 69 cas pour 100.000 habitants, soit 45.000 nouveaux cas, en dessous du seuil épidémique (176 cas pour 100.000 habitants)", précise le réseau de surveillance.
Dans son bulletin hebdomadaire publié mercredi, l'Institut national de veille sanitaire (InVS) note de son côté que si l'activité de la grippe est restée faible, on constate une augmentation de certains indicateurs ainsi qu'une proportion plus élevée de prélèvements positifs. L'Institut appelle par ailleurs les personnes qui ne sont pas encore vaccinées à le faire alors que la couverture vaccinale des populations à risque (notamment les personnes âgées de 65 ans et plus) n'est que de 47% selon une estimation provisoire, "loin de l'objectif de 75% fixé par l'OMS".
"Il est important pour les personnes à risque de se faire vacciner: l'épidémie n'a pas débuté et il est donc encore temps", souligne l'InVS. En France métropolitaine l'an dernier, l'épidémie de grippe de "forte ampleur", qui a durement frappé les personnes âgées, a contribué à une surmortalité hivernale record de 18.300 décès, selon l'InVS. "Il s'agit de l'excès de mortalité observé le plus élevé depuis l'hiver 2006-2007", avaient indiqué mi-décembre les autorités sanitaires.