Nièvre : pourquoi a-t-il fallu quatre ans pour démasquer le "dentiste boucher" ?

Mark Van Nierop est jugé pour avoir mutilé une centaine de patients dans la Nièvre entre 2008 et 2012. Pourtant, dès 2010, les premières réclamations ont été envoyées à la Sécurité sociale.

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"L'intérêt financier" semble la motivation la plus probable

Mercredi 9 mars 2016, au deuxième jour du procès du dentiste de Château-Chinon, une question a animé les débats au tribunal de Nevers. Comment ce dentiste néerlandais a-t-il pu exercer pendant 4 ans avant d’être démasqué ?

En 2008, lors de l'installation de Mark Van Nierop à Château-Chinon, le Dr Didier Coupé, dentiste-conseil à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) du département, avait accompagné "au maximum" le Néerlandais. Il l’avait rencontré à plusieurs reprises pour lui présenter notamment la nomenclature et les recommandations françaises.

Le Dr Didier Coupé a déclaré à la barre du tribunal correctionnel de Nevers qu’il avait reçu "trois ou quatre réclamations en 2010", qui ont été un "signe d'alerte". 
D'autres signes interpellent la Sécurité sociale comme un chiffre d'affaires "rarissime" de 650 000 euros dès sa première année d'activité, c'est près de trois fois supérieur à la moyenne régionale, ajoute le dentiste-conseil à la Caisse primaire d'assurance maladie.

Au deuxième jour du procès du dentiste de Château-Chinon, une question a animé les débats au tribunal de Nevers. Comment ce dentiste a-t-il pu exercer pendant 4 ans, alors même que, dès 2010, des réclamations commençaient à être envoyées à la sécurité sociale. Quelques pistes ont été avancées lors de l'audience. Intervenants : Elisabeth Gaillard, présidente de l'ordre des chirurgiens-dentistes de la Nièvre Charles Joseph-Oudin, avocat du Collectif dentaire du Morvan Nicole Martin, présidente du Collectif dentaire du Morvan
Reportage : Régis Guillon et Tania Gomes
Montage : Cécile Frèrebeau / Dessins : Elisabeth de Pourquery
Intervenants : Elisabeth Gaillard, présidente de l'ordre des chirurgiens-dentistes de la Nièvre // Charles Joseph-Oudin, avocat du Collectif dentaire du Morvan // Nicole Martin, présidente du Collectif dentaire du Morvan

"On a mis énormément de temps à se rendre compte de ces escroqueries"

Une procédure d'analyse d'activité est déclenchée par la CPAM "quand les cas (de plaintes) se cumulent en 2012, avec des cas plus sérieux".
"Si on écarte la méconnaissance, pourquoi a-t-il réalisé ces actes? Je mets un point d'interrogation", a dit le Dr Coupé, avant de poursuivre : "Je ne vois pas d'autre motif, à moins l'intérêt de nuire, que l'intérêt financier".

Mark Van Nierop s'est contenté de déclarer qu’il n’avait "pas de commentaire" à ajouter quand il a été invité par le tribunal à s'exprimer sur ce témoignage.
"C'était le tonneau des Danaïdes ! Il surfacturait pendant des années et on a mis énormément de temps à se rendre compte de ces escroqueries", s'est emportée la procureure de Nevers Lucile Jaillon-Bru, en interpellant le Dr Coupé.

Selon le dentiste-conseil, seule "l'analyse d'activité pouvait apporter la preuve". Les procédures de la CPAM ont abouti désormais à une "interdiction définitive d'exercer" en France du Néerlandais.

Jacobus - dit Mark - Van Nierop - est jugé depuis mardi 8 mars 2016. Il encourt dix ans de prison et 150 000 euros d'amende pour avoir mutilé une centaine de patients. Son procès doit durer jusqu'au vendredi 18 mars.

Mark Van Nierop est jugé pour avoir mutilé une centaine de patients dans la Nièvre entre 2008 et 2012. Pourtant, dès 2010, les premières réclamations ont été envoyées à la Sécurité sociale.

 

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