Le procès de Mark Van Nierop s'est ouvert mardi 8 mars 2016 devant le tribunal correctionnel de Nevers. Ce Néerlandais a été surnommé le "dentiste de l'horreur" pour avoir mutilé une centaine de patients dans la Nièvre. Il est arrivé au palais de justice camouflé sous une couverture.

Mark Van Nierop (de son vrai nom Jacobus Marinus) va comparaître pendant deux semaines.
Le prévenu, âgé de 51 ans, est détenu depuis déjà 18 mois. Il est accusé de violences volontaires, faux et escroquerie. Les magistrats devraient rendre leur jugement vendredi 18 mars.

Le procès de Mark Van Nierop, qu'on appelle le dentiste de l'horreur, s’est ouvert à Nevers, dans la Nièvre. Pendant 3 ans, le Néerlandais, installé à Château-Chinon, a mutilé des dizaines de patients et escroqué la sécurité sociale. Les victimes attendent beaucoup de cette audience. Intervenants : Danièle Wezmeul, victime du dentiste Mark Van Nierop Else, victime néerlandaise du dentiste Mark Van Nierop Charles Joseph-Oudin, avocat du Collectif dentaire du Morvan Régis Guillon
Reportage : Régis Guillon et Tania Gomès / Montage : Cécile Frèrebeau / Intervenants :
  • Danièle Wezmeul, victime du dentiste Mark Van Nierop
  • Else, victime néerlandaise du dentiste Mark Van Nierop
  • Charles Joseph-Oudin, avocat du Collectif dentaire du Morvan
  • Régis Guillon

Jacobus Van Nierop s'était installé en 2008 à Château-Chinon, dans la Nièvre, une région qui est un désert médical. Il avait été recruté par un chasseur de tête. Aujourd'hui, des dizaines de patients l'accusent d'avoir provoqué de graves traumatismes. Ceux-ci ont été soulagés de voir l'accusé apparaître ce matin, car ils craignaient qu'il refuse de venir à l'audience. Les victimes revoyaient pour la première fois le dentiste qui les a mutilées. Avant le début de l'audience, elles étaient nombreuses à avouer leur angoisse à l'idée de recroiser son regard.

L'après-midi a été consacré à l'examen de la personnalité de Mark Van Nierop.

Le tribunal de Nevers a dû être spécialement aménagé pour accueillir un grand nombre de victimes et de témoins. On compte une centaine de victimes et 150 parties civiles. Une trentaine de journalistes français et néerlandais sont déjà  sur place. On en attend 70 au total. Un interprète néerlandophone est sur place pour traduire les propos du prévenu.



Un collectif de victimes a été créé en 2013

Dès mars 2011, l'Ordre des chirurgiens-dentistes avait déposé plainte pour pratiques illégales, car l'épouse du praticien exerçait comme prothésiste dentaire sans diplôme.
De son côté, la Sécurité sociale avait relevé des problèmes récurrents de facturation. Puis, les plaintes de patients ont commencé à affluer.

Nicole Martin, une des patientes, décide de constituer, début 2013, un "collectif dentaire". Celui-ci recensera au total 120 victimes.



Quelle est la stratégie du "dentiste de l'horreur"?

Le 7 juin 2013, le dentiste est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire. Mais le 26 décembre 2013, sa compagne signale sa disparition. Mark Van Nierop avait fui au Canada, où il est interpellé en septembre 2014.

A l’époque, il tente de mettre fin à ses jours. Il est extradé vers les Pays-Bas. Le dentiste dit alors "avoir tué sa première femme, il a joué la folie, il a dit être transsexuel...

Il a joué le tout pour le tout" pour éviter son retour en France, où il encourt dix ans de prison et 150.000 euros d'amende, explique Nicole Martin.

En tous cas, l'indemnisation des victimes s'annonce problématique, car le dentiste est insolvable et que son assurance a annulé son contrat. Sur ce point, un arrêt de la cour d'appel de Bourges est attendu mi-mars.


 

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