Ce mardi 8 mars 2016, les 92 victimes recensées de Mark Van Nierop revoyaient pour la première fois le dentiste qui les a mutilées. Avant le début de l'audience, elles étaient nombreuses à avouer leur angoisse à l'idée de recroiser son regard.
L'air hagard, Mark Van Nierop (de son vrai nom Jacobus Marinus) a lancé un coup d'oeil inquiet en direction de la salle au moment de s'installer dans le box pour finalement regarder fixement devant lui. Les victimes de ce dentiste peu scrupuleux redoutaient autant qu'elles souhaitaient cette première apparition sur le banc des prévenus.
Elles avaient peur, en effet, que Mark Van Nierop ne se dérobe une nouvelle fois après sa fuite au Canada et des diverses tentatives de suicide en prison. Mais il comparaît bel et bien devant le tribunal correctionnel de Nevers en ce premier jour d'audience. De quoi réactiver de l'appréhension chez ses anciens patients.
L'angoisse de Nicole Martin, présidente du collectif dentaire de Château-Chinon
« On ne peut pas l’oublier puisqu’on a constamment mal. Et de toute façon, si on n’a pas mal aux dentes, ça veut dire qu’on a des prothèses. Et ces prothèses, on n’aurait pas dû les avoir puisqu’il a arraché des dents saines. », explique Nicole Martin, la présidente du collectif dentaire de Château-Chinon.C'est la facturation de "quinze soins" en une seule visite qui sème le "doute" chez elle. Cette retraitée de l'enseignement, venue au départ chez le dentiste néerlandais pour la réparation d'un composite, deviendra le fer de lance de ce combat contre ce dentiste mutilateur en montant un collectif de patients. "Toutes les fois, il nous faisait ce qu'il appelait « un petit piqûre » et on était endormi, lessivé, on avait la moitié de la figure endormie pendant cinq ou six heures et quand on sortait, on trouvait un post-it pour un rendez-vous le lendemain ou le surlendemain", raconte-t-elle.