Une intersyndicale appelait à la grève ce jeudi 08 septembre, contre la réforme du collège entrée en vigueur à la rentrée. La mobilisation a été faible et deux syndicats, l'UNSA et le SGEN-CFDT, continuent à soutenir le nouveau dispositif.
A l'appel du SNES-FSU, du SNEP-FSU (enseignement professionnel), du SUNDEP (enseignement privé), de FO, de la CGT et de SUD, une nouvelle journée d'action était organisée ce 8 septembre 2016 pour protester contre la mise en place de la réforme du collège.
Une manifestation était notamment programmée au départ de la Sorbonne à Paris, où elle n'a rassemblé qu'un millier de personnes.
En Bourgogne, pas question de manifestations. Prudente, l'intersyndicale invitait les enseignants à un rassemblement à la maison des associations de Chalon-sur-Saône. Un autre rendez-vous était fixé en début d'après-midi devant le Rectorat, à Dijon. Une vingtaine de personnes seulement a répondu présent.
Le rectorat fait état de 6,4% de grévistes dans les collèges de l'Académie de Dijon et de 0,6% de grévistes dans les lycées.
Le reportage de Maxime Bayce et Lucie Denechaud (montage : Pascal Rondi) avec les interviewes de :
- Isabelle Cheviet, secrétaire générale du SNES 21
- Aurélien Hartmann, professeur d'arts plastiques
- Frédérique Alexandre-Bailly, rectrice de l'Académie de Dijon
Les enseignants mobilisés protestent contre la réforme mise en place à la rentrée. Ils craignent notamment la "mise en concurrence" des matières et des collèges. Ils redoutent également le travail en EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) qui remet en cause la façon de faire des professeurs.
Les syndicats à l'origine de ce mouvement demandent un moratoire de la réforme.
Il n'en est pas question pour Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l'Education Nationale estime que l'on assiste à une rentrée "apaisée", celle "de la réalité et non des fantasmes".
Le SGEN-CDFT défend la réforme
Même son de cloche pour le SGEN-CFDT Bourgogne. Dans un communiqué, ce syndicat pro-réforme (comme l'UNSA) indique que "l'apocalypse n'a pas eu lieu". Il dresse un bilan plutôt positif de la rentrée scolaire dans les 158 collèges publics de l'Académie de Dijon, même s'il relativise : "tout n'est pas parfait et chaque établissement, même le plus préparé, connait des ajustements de rentrée".
En dépit de la surcharge de travail pour les enseignants, occasionnée par le changement de tous les programmes, la CFDT défend encore la réforme. Pour elle, les EPI "devraient consolider les apprentissages en leur donnant plus de sens grâce à la pédagogie de projet. L'AP (l'aide personnalisée) doit permettre à tous, du plus en difficulté au plus brillant collégien, de progresser dans ses compétences".
Le SNES-FSU n'est donc pas du tout sur cette longueur d'onde. Ecoutez son secrétaire académique, Romain Morlat, interviewé ce 8 septembre par Maxime Bayce et Lucie Denechaud :