A Rennes, qui succédera à Daniel Delaveau ? Nathalie Appéré (PS), Bruno Chavanat (UDI), Matthieu Theurier (EELV), Gérard de Mellon (FN), Caroline Ollivro (Rennes Bretagne Europe) étaient nos invités pour un débat intéractif.
Une partie jouée d'avance?
Cela fait 37 ans que les socialistes ont conquis la mairie de Rennes. Daniel Delaveau, au terme de son premier mandat, a décidé de ne pas se représenter. L'élection de Nathalie Appéré, actuellement députée d'Ille-et-Vilaine, semble jouée d'avance...
"C'est à nous de convaincre" répond Nathalie Appéré (PS) , même si "la majorité sortante a un très bon bilan". "Nous sommes dans une démocratie" lui répond Bruno Chavanat (UDI), "l'alternance est un facteur de régénération, d'idées nouvelles, de projets nouveaux".
"Il y a inévitablement une usure" souligne Matthieu Theurier (EELV), "on a fait le pari de rassembler les forces de gauche pour porter un projet différent pour Rennes". 37 ans, "c'est long, très long" appuie Caroline Ollivro.
"Nous sommes présents dans la compétition, pour la première fois depuis 12 ans" indique Gérard de Mellon (FN).
"Je conduirai une liste renouvelée et je proposerai un projet nouveau" aux Rennais #appere2014 #lvelbretagne
— RCS2014 (@rennes2014) 11 Janvier 2014
La géographie politique
Si toutes les listes ne sont pas complètes, on connaît désormais les alliances du premier tour. À Rennes, les partis comme les PS ou l'UDI ont réussi l'union, "ce qui n'est jamais évident dans ces élections" explique le politologue Thomas Frinault. À gauche, les écologistes repartent tantôt avec la majorité municipale, tantôt avec EELV et une coalition à gauche.
@france3Bretagne #LVELbretagne question à #RBE pourquoi n'ont-ils pas pu réunir #UDB et #PB avec eux ? les autonomistes dispersés ?
— Kerven (@defibreton) 11 Janvier 2014
Il y a une quinzaine de jours, le Parti Breton a décidé de rejoindre l'équipe de Bruno Chavanat. "Ce n'était pas convenu comme ça" a commenté Caroline Ollivro, qui défend une étiquette autonomiste. Le régionalisme, "dans lequel on peut mettre beaucoup de choses", semble être un enjeu pour les différentes formations (PS avec l'UDB, UDI avec le Parti Breton, Breizh Europa avec des autonomistes).
Les impôts, un sujet sensible à Rennes
Pour 48% des sondés par IFOP pour Dimanche Ouest-France, la fiscalité est la première des préoccupations. Rennes est une ville dans laquelle les impôts ont augmenté : +23,9% depuis 2008. Les dotations de l'Etat ont-elles baissé d'1,9 %.
"On a trouvé l'argent pour financer le début des grands projets dans la poche des Rennais" commente Caroline Ollivro, qui reconnaît par ailleurs une gestion saine des fiances de la ville, "on pourrait proposer les grands projets par référendum".
"Il faut stopper ces augmentations d'impôts, ça devient insoutenable" appuie Bruno Chavanat, qui "promet" que cela va cesser.
Métro, centre de congrès: les grandes infrastructures en question
Le Centre des Congrès est au centre de ce débat sur les impôts, avec d'autres dépenses qui "donnent le sentiment que nous avons une politique de l'argent facile à Rennes". (Chavanat)
A qui va profiter le palais des congrès ? #LVELBretagne
— madtengo (@madtengo) 11 Janvier 2014
"Depuis 35 ans ce sont les mêmes qui nous ont matraqué d'impôts". "Les finances sont saines à Rennes, mais à quel prix?" demande Gérard De Mellon.
"L'impôt n'est pas confiscatoire" répond Nathalie Appéré, "cela sert à financer des services publiques, un euro dépensé doit être un euro utile aux rennais."
"Il y a une révolution fiscale à mener, mais c'est à l'Etat de la mener" souligne Matthieu Theurier (EELV). Il faut également réorienter les investissements, vers les transports doux notamment. Mais, remarque Caroline Ollivro, "le financement de la seconde ligne de métro nous empêche de développer les transports doux."
Le Blosne, quartier incompris
"Lorsqu'on discute avec les gens, ils nous parlent logement, emploi, équipements" commente Matthieu Theurier en parlant du Blosne. Le quartier du sud de Rennes a été placé en Zone de Sécurité Prioritaire par le ministère de l'Intérieur, et à fait l'objet d'une visite de manuel Valls la semaine dernière."C'est une visite électorale" pour Gérard de Mellon. Bruno Chavanat acquiesce: "deux mois avant les élections, alors que la problématique s'est dégradée depuis plusieurs années. Un certain nombre de trafics se déroulent au vu et au su de tout le monde, sans que l'on ne fasse rien".
La police de proximité, supprimée par la droite et réclamée par Mr Chavanat, #amnésie #LVELBretagne
— mediatino (@mediatino) 11 Janvier 2014
Caroline Ollivro réagit: "il y a des trafics, des cambriolages, mais pas nécessairement au Blosne, cela fait 12 ans que j'y travaille, au collège des Chalaid, je pratique le quartier, je discute avec des parents d'élèves, ils n'ont pas forcément apprécié qu'on leur colle l'étiquette de Zone de Sécurité Prioritaire."
"La ZSP amène des moyens supplémentaires" réponds Nathalie Appéré. "Il faut du contact, de l'aménagement urbain, un soutien à la vie associative, mais aussi une réponse à cette demande de sécurité".
Les invités
Nathalie Appéré (PS). La députée socialiste maîtrise les dossiers. Elle a été première adjointe de Daniel Delaveau. L'UDB (Union Démocratique Bretonne) vient de lui apporter son soutien.Bruno Chavanat (UDI). L'homme prépare sa campagne depuis 2 ans et vient de publier un livre programme "Osons Rennes". Il y évoque les problèmes de sécurité, et de circulation dans la ville, tout en émettant des réserves sur son urbanisation.
Matthieu Theurier (EELV). A 30 ans, ce rennais s'est déjà présenté à plusieurs scrutins, comme les dernières législatives. Très impliqué dans le milieu associatif, il aimerait redonner vie aux projets culturels et citoyens de sa ville.
Gérard de Mellon (FN). Le candidat du Front National mise sur une politique où les valeurs de la famille sont au premier plan ainsi que les question de sécurité. Non encarté, il se définit comme "indépendant"
Caroline Ollivro, (Rennes Bretagne Europe). Déjà candidate en 2008, ex Modem et ex parti Breton, elle développe sa campagne autour de cinq thèmes : démocratie locale, institutions, éducation, sécurité et métropole. Un programme qu'elle devrait préciser mi-février.