Mardi matin, une douzaine de personnes, dont des skippers bretons, ont été interpellées dans les Côtes d'Armor, à Saint Malo et Rennes. Elles sont soupçonnées d'avoir participé à un trafic de clandestins entre les côtes françaises et britanniques.
C'est une organisation qui semblait bien rodée. Des clandestins étaient embarqués dans des ports bretons ou normands et convoyés jusqu'au Royaume Uni. Plusieurs dizaines de clandestins auraient ainsi traversé la Manche sur des voiliers de location ces dernières années. A ce stade de l'instruction il est possible de recenser 14 voyages réalisés sur une période de 18 mois, chaque passage donnant lieu au versement par les passagers clandestins de plusieurs milliers d'euros.
Vague d'interpellation
Mais ce mardi matin une opération de police judiciaire menée par la section de recherche de la gendarmerie maritime, du groupement maritime de la Manche Mer du Nord et les enquêteurs de la brigade mobile de recherche de la police des frontières a mis un coup d'arrêt au trafic. Une douzaine de personnes ont ainsi été interpellées dans les Côtes d'Armor mais aussi en Ille et Vilaine et dans 3 autres départements de l'ouest. Parmi elles des skippers majoritairement costarmoricains, et 4 hommes soupçonnés d'être les têtes du réseau. Un chef d'entreprise installé à Lamballe aurait également été arrêté à son domicile.
Tous sont actuellement en garde à vue à Rennes.
Un trafic à dimension internationale
Ces interpellations font suite à une longue enquête diligentée depuis janvier 2013, suite à l'arrestation de deux skippers bretons au large de Cherbourg qui naviguaient à bord d'un voilier transportant une quizaine de clandestins albanais. Les 2 hommes sont mis en examen pour aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d'étrangers en France ou dans un état partie à la convention de Schnengen, en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs.
Cette affaire fait l'objet d'une équipe commune d'enquête franco-britannique en liaison avec l'UKBA britannique, sous l'égide d'EUROJUST et avec le soutien d'EUROPOL.