La maire (UMP) de Colombes, Nicole Goueta, a déposé plainte pour délit d'apologie d'acte de terrorisme contre quatre animateurs de la ville qui avaient simulé des exécutions d'otages par des jihadistes lors d'une colonie de vacances en août sur l'île de Groix (Morbihan).
Un "otage" agenouillé, un couteau sous la gorge, des geôliers cagoulés et armés, voici une des scènes mimées par quatre animateurs lors d'une colonie de vacances en août sur l'île de Groix. Les quatre agents, un titulaire et trois vacataires de la ville de Colombes se seraient pris en photo lors de ces simulations de scènes d'exécution d'otages par des jihadistes. Des mises en scène qui s'inspirent largement des codes utilisés par le groupe État Islamique.Plainte et suspension
La maire (UMP) de Colombes, Nicole Goueta, a annoncé ce vendredi qu'elle avait déposé plainte pour délit d'apologie d'acte de terrorisme."Nous avons porté plainte jeudi. Ils ont également été suspendus de leurs fonctions et une procédure disciplinaire a été engagée", a déclaré vendredi Nicole Goueta.
Les services de la mairie étaient en train de préparer une exposition de photos prises lors de colonies de vacances organisées par la ville. A cette occasion, les quatre agents leur ont remis une clé USB contenant une série de clichés dont une vingtaine sur lesquelles ils simulent des actes de torture et de barbarie.
Un enfant sur une photo
On ignore à ce stade si certains des 45 enfants de la colonie, âgés de huit à douze ans, ont assisté à ces mises en scène. Sur un des clichés, on aperçoit l'un d'entre eux assis par terre dans le coin d'une pièce, les yeux effarés. "Mais on ne peut pas certifier pour l'instant qu'il avait peur car il visionnait une scène d'horreur ou car il avait été puni", a relevé Nicole Goueta. "Il revient désormais à la justice de savoir si ces agents sont perméables aux thèses de l'islamisme radical".Un centre de vacances sur l'île de Groix
La ville de Colombes est propriétaire d'un centre de vacances sur l'île de Groix. Dans Le Parisien, la maire précise que "Le séjour a eu lieu du 4 au 21 août. C'était une colonie avec 45 enfants de 8 à 12 ans, encadrée par dix animateurs. J'espère que les enfants étaient absents au moment des photos. Mais il s'agit d'animateurs, d'éducateurs. C'est à eux que les Colombiens confient leurs enfants. C'est une attitude inadmissible". Agé de 33 ans, l'agent titulaire était le directeur adjoint du séjour. Les trois animateurs vacataires, âgés de 22 et 23 ans, travaillaient à l'année dans un centre de loisirs de la ville.Selon le quotidien, les quatre hommes, convoqués hier matin par le directeur général adjoint, auraient refusé d'expliquer leurs actes.