Les vignettes Panini ont 40 ans et font toujours fureur dans les cours d'école. Une passion dont il est parfois difficile de se guérir. A Paimpol, Jean-Georges, professeur de français, écume les vide-greniers à la recherche des trésors autocollants, qui manquent encore à son palmarès.
Chez lui, Jean-Georges a un bureau, des étagères, des bouquins, tout ce qui fait l'univers du professeur de français lambda. Mais quand vous le regardez corriger ses copies, un détail accroche l'oeil. Sa trousse est aux couleurs d'En Avant de Guingamp, et juste à côté trône la figurine autocollante d'Antonin Panenka, légendaire milieu de terrain tchécoslovaque et moustachu des années 70, inventeur du geste qui porte désormais son nom, le pénalty avec un temps d'arrêt. "Panenka", dit Jean-Georges, "je ne l'échangerai jamais, c'est un cadeau de mon fils".
Avant Panini, il y avait "Âge éducatif"
Des étiquettes, il en a des milliers, collées sur des albums, rangées dans des tiroirs. On y croise la tignasse de Piazza ou la moustache de Domenech. Jean-Georges a 50 ans. Sa collection, il l'a commencée au tournant des années 70, avant l'arrivée de Panini. Quand la maison d'édition italienne débarque en France en 1975/76, il y a déjà du monde dans la place. Mais les vignettes "Age éducatif" ne vont bientôt plus soutenir la comparaison. Les italiennes sont autocollantes, et ça c'est la révolution... Même Léon Glowacki, ancien footballeur du Stade de Reims, qui deux ans plus tard relève le défi avec ses propres albums, va finir par jeter l'éponge. Panini a gagné la partie.
Il écume les vide-greniers et les sites internet
Depuis, Jean-Georges ne s'est jamais arrêté de collectionner. Vide-grenier, internet. Mais l'homme a du panache. Il ne commande jamais les étiquettes manquante à la maison mère italienne. Sinon, c'est pas du jeu.
Le reportage à Guingamp (22), de Gilles Le Morvan et Christophe Rousseau
Interview : Jean-Georges Guern, collectionneur d'images Panini, qui joue les prolongations