Après deux mois de manifestations avec chacune leurs lots de heurts et de dégradations, avec le renfort dernièrement de groupes de « casseurs » venus d’ailleurs, la ville de Rennes a réagi avec le hashtag #rennesquonaime. Dans ce débat, les réseaux sociaux sont désormais très sollicités.
Qui sont les casseurs de Rennes et Nantes, se demandait le Télégramme le 12 mai dernier, à la veille d’une vendredi soir où entre 300 et 400 « casseurs » s’en prenaient à un commissariat de police et un certain nombre de commerces du centre-ville.
Ils venaient de tout le grand Ouest, de région parisienne et même quelques une d’autres pays d’Europe. Selon un policier du renseignement, il y a un lien évident entre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et les manifestations nantaises et rennaises.
"Des gens très mobiles, âgés de moins de 30 ans, qui naviguent d'un site à l'autre. Mais aussi des militants qui réagissent à la réaction policière lors des premières manifestations" peut-on lire sur le Télégramme.
Ces casseurs, Sophie les a suivis ce vendredi soir. Elle témoigne dans Ouest-France : « « Certains avaient des barres de fer, des marteaux, ils tapaient comme des sourds sur la vitrine. D’autres glanaient des objets pouvant servir de projectiles." « Le groupe avançait rapidement, comme un seul homme. Quelqu’un criait une instruction et tout le monde suivait. »
La réaction, ce sont d’abord des renforts de police pour contenir la manifestation annoncée à très haut-risque du lendemain. Qui s’est finalement bien passée. Et dès lundi, un hashtag lancé par le compte Twitter de Rennes Métropole : #rennesquonaime
Vous aimez #Rennes ? Vous aussi dites-le en postant vos messages, photos ou vidéos avec le mot-clé #Rennesquonaime ! pic.twitter.com/67pz2XANxz
— RennesVilleMétropole (@metropolerennes) May 16, 2016
Une opération de communication publique dans laquelle ses habitants vantent une douceur de vivre, une ville d’art et d’histoire comme on dit… mais très vite, le hashtag est détourné :
Pour l’histoire, une longue série de luttes, de mai 68 au CPE, en passant par Citroen…
#rennesquonaime1
Côté art : ses graffitis, des œuvres détournées, et ce mardi – jour de manifestation des tweets ironiques ou militants
#rennesquonaime2
Bref, c’est la guerre de l’image. Une batille dans laquelle Adrian, un trentenaire, brandit un drapeau blanc… Dès samedi dernier, il a créé une page Facebook appelée « Rennes contre les casseurs »…
A nouveau des images de dégradations, cette fois avec des messages de remerciements aux CRS, « mêmes si certains abusent ». C'est la voix des habitants du centre-ville, ceux qui y travaillent, mais aussi de ceux qui ne veulent pas prendre parti pour les uns ou pour les autres mais qui veulent que cela cesse.
La page, suivie par plus de 4500 personnes, va d’ailleurs changer de nom : "Rennes contre toutes les violences"… où Adrien veut, peut-être un peu naïvement, que ce soit un espace où l’on milite… pour « savoir vivre en communauté ».