L'hiver a beau être là, les pluies de l'automne n'ont pas été suffisantes pour remplir les barrages de Vilaine qui alimentent en eau le Pays de Vitré. Résultat, le débit des barrages vont être réduit et un mode secours est déclenché ce lundi pour la première fois pour acheminer de l'eau de Rennes.
A la fin de chaque été, saison où les pluies sont moins abondantes et où la végétation est la plus gourmande en eau, les barrages voient leur niveau au plus bas. Les pluies de l'automne et de l'hiver sont donc indispensables pour reconstituer les stocks afin d'alimenter en eau potable les différents réseaux de distribution des villes.
Or cette année, les conditions anticycloniques sur la France avec un déficit significatif des précipitations en Bretagne lors de l'automne et ce début d'hiver n'ont pas permis de redresser les niveaux des plans d'eau. Pour certains barrages, la situation est devenue critique.
C'est le cas avec les barrages de la Vilaine amont situés sur le Pays de Vitré : la Cantache, la Valière et Haute-Vilaine. "Leurs réserves sont estimées à une trentaine de jours de stocks à peine", explique David Clausse, le directeur de la Collectivité de l'Eau du bassin rennais. Le préfet vient donc d’émettre un arrêté permettant de réduire temporairement le débit réservé de la Vilaine. Il demande également la mise en service du secours prévu par l'Eau du Bassin Rennais vers le SYMEVAL (Syndicat des Eaux de la Valière) à compter de ce lundi.
Un secours utilisé pour la première fois
Pour la première fois depuis leur mise en service en 2014, les 24 km de l'adduction d'eau (ensemble des canalisations qui achemine l'eau, ndlr) reliant Rennes à Châteaubourg vont être utilisés en mode secours. Un mode prévu en cas de sécheresse prolongée. Cette adduction d'eau a été construite dans le cadre du schéma départemental d’alimentation en eau d’Ille-et-Vilaine.
Des réserves d'eau suffisantes sur Rennes
Ce mode secours avec de l'eau acheminée de Rennes à Vitré est rendu possible car les réserves du barrage de la Chéze, qui est la principale source d'alimentation en eau du bassin rennais, est largement suffisante et conséquente. "On considère qu'il faudrait deux sécheresses hivernales consécutives pour que les réserves du barrage de la Chère deviennent critiques" précise David Clausse, le directeur de la Collectivité de l'Eau du bassin rennais. Les ressources disponibles permettent donc de répondre à cette demande, ainsi que celles des autres syndicats du département raccordés.
Le barrage de la Chèze a une capacité de 14,5 millions de m3. Aujourd’hui il est au-dessus de sa côte d’alerte avec 8,7 millions de m3 en stock. Pour autant, pour anticiper une éventuelle persistance de la sécheresse, le pompage dans le Meu sera prochainement mis en service afin de conserver ce stock stratégique.